Romain BoscherDirecteur des gestions chez Groupama AM.Quels sont les facteurs qui expliquent aujourd'hui la consolidation ? ou la pause ? des indices boursiers ? Depuis les plus-bas de mars, les marchés ont enregistré de très fortes progressions de l'ordre de 50 %. Certes, ce rebond est le pendant d'une déroute durant laquelle les indices se sont parfois enfoncés de plus de 60 %. Il n'en reste pas moins vrai que le rebond a sans doute été un peu trop rapide et, en conséquence, les marchés ont besoin de faire une pause. D'autant que la lecture fondamentale des indicateurs économiques nous montre que jusqu'ici les économies et les entreprises ont plus enregistré un sursaut d'activité, liée à une normalisation des conditions d'activité et des niveaux de stocks, qu'une véritable reprise.Qu'est-ce qui permet de penser qu'au-delà de la pause la tendance haussière va se prolonger ? Au-delà de la pause, les marchés restent soutenus par des facteurs techniques, à commencer par des taux d'intérêt extrêmement bas. De fait, il y a un réservoir de capitaux qui ne sont pas rémunérés aujourd'hui. Les encours des fonds monétaires représentent près de 1.500 milliards d'euros en Europe et plus de 3.400 milliards de dollars aux États-Unis ! Parallèlement, avec le resserrement des spreads, le marché des obligations privées n'offre plus les mêmes rendements qu'au début de l'année, ce qui fait qu'au final les actions sont aujourd'hui en apparence la classe d'actifs qui rémunère le mieux. Or le marché n'en reste pas moins une confrontation entre l'offre et la demande et avec les réservoirs actuels, il y a fort à parier que la demande, reste soutenue et nourrisse encore le mouvement haussier des indices boursiers. Probablement jusqu'à la fin du premier trimestre 2010 au cours duquel les déceptions économiques referont surface. Propos recueillis par G. V.

latribune.fr

03 Oct 2009, 1:43

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