PSA Peugeot Citroën veut rester en France

«En Europe, le taux d\'utilisation de nos usines est de 70% avec une équipe et demie, voire de 60% pour les véhicules du segment B (petites voitures)», affirme Denis Martin, directeur industriel de PSA Peugeot Citroën, à La Tribune. L\'usine bretonne de Rennes chôme quant à elle «une semaine sur cinq». En pleine tourmente médiatico-politique depuis son annonce, au début de l\'été, de la fermeture du site d\'Aulnay d\'ici à 2014 et la suppression de 8.000 emplois, PSA Peugeot Citroën se débat avec la chute des volumes, les surcapacités et le... coût du travail en France.Cher de créer une usinePSA va-t-il quitter, du coup, l\'Hexagone? Evidemment pas. Pour au moins une bonne raison: «recréer une usine coûte très cher», souligne Denis Martin. Mais pas seulement. Car, en dépit de toutes les attaques dont il est l\'objet, PSA reste une entreprise française... et fière de l\'être. 41% de ses véhicules ont été encore assemblés dans l\'Hexagone au premier semestre. Soit un niveau relativement élevé. Renault ne fabrique que 21% de ses modèles en France et Volkswagen un tiers en Allemagne. En outre, «tous nos moteurs et boîtes de vitesses pour le marché européen sont réalisés en France. Ils sont aussi largement exportés en-dehors». Les usines de mécanique chinoise, brésilienne, et argentine, travaillent, elles, exclusivement pour les marchés locaux.Amélioration permanenteCertes, Denis Martin ne s\'en cache pas: «une voiture produite à Trnava, en Slovaquie et livrée en France revient 200 euros moins cher que la même fabriquée dans l\'Hexagone». Il n\'empêche. «Nous sommes engagés dans la transformation de nos usines en France avec des plans pour réaliser des gains de productivité supérieurs à l\'inflation». Pour continuer à fabriquer dans l\'Hexagone, «il faut des actions d\'amélioration permanente. On a encore des pistes de progrès. Il faut accélérer sur le plan 2012 de compétitivité». La semaine dernière, dans le cadre des journées presse du Mondial de l\'automobile, Philippe Varin citait l\'exemple de l\'usine de Sevelnord, dans le Nord, qui, «il y a trois ans, avait un avenir pas très clair». Mais «on a travaillé avec les partenaires sociaux pour signer un accord de développement en juillet dernier. Ces six mois de travail vont permettre de baisser le coût de revient», se félicitait le patron de PSA. Rien n\'est donc inéluctable, même en France!60% des fournisseurs en France«Il y a aussi un gros travail avec les fournisseurs pour que toute la chaîne logistique soit compétitive», indique Denis Martin, qui précise: «60% de nos fournisseurs sont encore en France». PSA vient d\'ailleurs d\'annoncer que le futur petit (faux) 4x4 2008 serait assemblé dans l\'Hexagone. Les véhicules compacts Peugeot 308, le (faux) 4x4 3008, le monospace 5008, mais aussi les Citroën C4 ou toute la gamme DS sont montés dans l\'Hexagone. Tous les modèles hybrides y sont aussi fabriqués. «Oui, on peut produire en France», assure le directeur industriel.Coût du travail trop élevéPhilippe Varin plaide toutefois vigoureusement  pour une baisse du coût du travail en France. Une diminution des coûts salariaux de 5 à 10% serait \"très substantielle\" pour le groupe. Philippe Varin déplore en effet le coût du travail en France, \"de 35 euros de l\'heure, comme en Allemagne, contre 20-22 en Espagne, 10 en Slovaquie\". Depuis dix ans, \"les coûts ont dérivé de 10 à 15% en France\", a-t-il indiqué au Mondial de l\'automobile. Du coup, \"il y a dix ans, on avait des marges correctes. Mais, aujourd\'hui, avec la pression sur les prix, on n\'a plus de marge. Et, si on ne fait plus de marges, il est difficile de soutenir la recherche-développement\".Stocks en baisseEn tous cas, grâce à une gestion plus fine de l\'outil industriel, les stocks, très élevés fin 2011, se sont beaucoup résorbés, «de 20 à 30%», selon Jean-Philippe Imparato, directeur du commerce Europe de PSA. Une fois fermée l\'usine d\'Aulnay, «le taux d\'utilisation des usines devrait regagner cinq à sept points», souligne Denis Martin.
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