Les professionnels de l'immobilier haut de gamme assurent qu...

Les beaux quartiersretrouvent des amateursCe fut à bien des égards Waterloo, morne plaine. Durant les six mois qui ont suivi la fail- lite de la banque américaine Lehman Brothers, l'immobilier haut de gamme s'est effondré ? à l'unisson du marché immobilier dans sa globalité. De novembre 2008 à mars 2009, la baisse des transactions pour les biens valorisés plus de 1 million d'euros a atteint plus de 50 %, indique Charles-Marie Jottras, président du groupe Féau, implanté dans les beaux quartiers parisiens. « Au premier semestre, seules 357 ventes de biens haut de gamme ont été enregistrées sur Paris et sa proche couronne, contre 796 entre janvier et juin 2008 », précise Christophe Volle, directeur des études et de la recherche au sein du conseil spécialisé Ad Valorem.Les rares transactions qui ont alors eu lieu étaient consécutives à des processus déjà lancés ou à des ventes forcées. « Au plus fort de la crise, certaines personnes ont dû mettre leur appartement en vente en raison des pertes qu'elles avaient subies en Bourse », témoigne Thibault de Saint-Vincent, président du groupe spécialisé Barnes. « Certains de nos clients ont renoncé à acheter, car ils ne parvenaient pas à revendre le bien qu'ils détenaient déj࠻, ajoute Charles-Marie Jottras.Mais depuis avril, les belles adresses parisiennes trouvent à nouveau preneur. « Nous réalisons beaucoup de visites et signons nombre de promesses de vente, se félicite Charles-Marie Jottras. Alors que le stock de mandats dans nos quatorze agences avait grimpé de 25 % entre novembre et mars, il a diminué de 15 % à 17 % depuis avril. » « La confiance est revenue », renchérit Thibault de Saint-Vincent. « On ne pourra réellement parler de reprise du marché haut de gamme que lorsque la clientèle qui achète au titre de la résidence principale sera revenue », tempère Christian de Gournay, président du directoire du promoteur Cogedim. Quant à la Côte d'Azur, un marché qui était devenu « caricatural » dixit Thibault de Saint-Vincent, il faudra, selon lui, trois ou quatre ans pour qu'elle reparte, le temps que les prix soient divisés? par deux.Le dispositif d'investissement locatif Scellier ne joue en rien dans le dégel du marché parisien. À la différence de Londres ou de New York, où il est encore possible de construire, l'immobilier neuf à Paris est réduit à la portion congrue. En revanche, la baisse des prix (voir page III), conjuguée au niveau historiquement bas des taux d'intérêt, facilite les transactions.La clientèle des expatriés, parfois contraints de rentrer en France avec la crise, soutient le marché. Mais les Parisiens soucieux de s'agrandir sont aussi à nouveau présents. Les étrangers sont toujours attirés par le marché français, qui a beaucoup moins chuté que le marché madrilène ou londonien. « À Londres, les prix ne sont pas stabilisés, le marché paraît moins serein », note Florence Erntzen, responsable du département Millésime by Ad Valorem. « La France a l'image, pour les investisseurs, d'un pays stable qui a bien vécu la crise et reste moins cher que Londres », ajoute Mary Fort, directeur du département international de la Banque Patrimoine et Immobilier.En tout état de cause, crise oblige, les flambeurs d'hier ont disparu. « La vague des golden boys et autres Russes prêts à payer des prix extravagants s'est tarie », constate Me Robert Panhard, notaire à Paris. Si les Italiens et les Moyen-Orientaux sont toujours là, Espagnols et Britanniques ne sont plus présents. Certains Russes reviennent, mais ce ne sont plus les mêmes?: il s'agit à présent de personnes issues de la classe moyenne aisée, moins fortunées mais plus cultivées. Mais qui s'en plaindra??
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