Le FMI, timonier de la croissance

Le modèle de croissance ne sera plus le même après la crise ! » Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a rappelé hier, quelques jours avant les assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, qui se tiennent cette année à Istanbul, la nécessité qu'il y avait à s'attaquer au rééquilibrage de la croissance mondiale. Le financement du déficit extérieur américain par les excédents chinois n'est pas étranger à la terrible crise dont le monde commence tout juste à s'extirper. Le sujet s'est imposé comme une nouvelle priorité lors du sommet de Pittsburgh. Et le FMI entend jouer un rôle important dans ce nouveau Meccano. La première priorité est que la reprise n'avorte pas. Le FMI table sur une croissance mondiale de 3,1 % l'an prochain. Mais la suppression de 263.000 emplois supplémentaires aux États-Unis en septembre souligne que le mouvement est encore fragile. Il faut donc éviter tout retrait « prématur頻 des politiques de soutien à la croissance, a mis en garde Dominique Strauss-Kahn. Mieux vaut viser trop long que trop court. Le maintien de politiques budgétaires expansionnistes au-delà du nécessaire contribuerait certes à augmenter inutilement la dette. Mais les arrêter trop tôt, c'est-à-dire avant que la demande privée n'ait pris le relais, pourrait être encore plus onéreux.coopération durablePour que l'économie mondiale trouve un nouveau sentier de croissance durable, il faut que les politiques de coopération mises en place lors de la crise s'inscrivent dans la durée. C'est tout le sens de la réforme du FMI visant à donner davantage de place aux pays émergents. Il faut que le FMI soit une institution « légitime », a souligné Dominique Strauss-Kahn. Il faut ensuite « améliorer la stabilité du système financier » en le supervisant et en le régulant mieux. C'est le rôle du Conseil de stabilité financière (CSF).Il faut enfin un système monétaire stable. L'une des leçons des précédentes crises financières, notamment de la crise asiatique, est qu'il faut « des réserves importantes pour pouvoir se protéger d'attaques spéculatives », a souligné Dominique Strauss-Kahn. Le FMI doit donc s'affirmer comme le « prêteur en dernier ressort ». C'est le meilleur moyen de dégonfler les réserves de change colossales accumulées par de nombreux pays asiatiques grâce à la sous-évaluation chronique de leurs devises.Le FMI, qui fera désormais des recommandations de politique économique à chaque fois que le G20 se réunira, réussira-t-il à discipliner ses principaux bailleurs ? « Le FMI n'a ni armée ni législation contraignante », reconnaît Dominique Strauss-Kahn. Mais les efforts de coopération sans précédent mis en ?uvre par le G20 depuis le début de la crise indiquent que la situation n'est pas désespérée.
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