« Il faut réguler la pub hors médias »

Michel Cacouault, président du Bureau de la radioLes grands médias « historiques » connaissent des difficultés. Le Bureau de la radio, qui réunit RTL, NRJ, Lagardèrerave;re et NextRadioTV, envisage-t-il des actions communes avec les autres médias ?Oui, car l'heure est au rassemblement face aux dangers qui menacent les médias. En particulier, nous discutons avec les syndicats de journaux et de chaînes de télévision d'une initiative commune sur la régulation de la publicité « hors média », dont le poids est croissant. Il comprend bien sûr les prospectus, le « street marketing », l'événementiel? mais aussi une part croissance de la publicité sur Internet : jeux concours, films, opérations spéciales? Le problème est que la loi Sapin [loi de 1993 qui régit les relations entre annonceurs, agences et médias, et impose la transparence des transactions entre médias et agences. Ndlr] ne s'applique pas au hors-média. Dès lors, les agences peuvent encaisser des commissions sur ces activités. Il est donc naturel que, lors de leurs recommandations aux annonceurs, elles favorisent le hors-média, où leurs marges sont plus significatives. Nous attendons beaucoup de l'enquête lancée par la DGCCRF (Direction de la concurrence) sur le sujet.Vous militez pour relever le seuil anticoncentration des radios, aujourd'hui plafonné à 150 millions d'habitants pour un groupe donné. Pourquoi ?En effet. Lagardèrerave;re, NRJ et RTL sont aujourd'hui à la limite de ce seuil. Le problème est que ce seuil est stable depuis 1994, alors que la population française a crû régulièrement. Nous demandons seulement qu'il soit réajusté pour tenir compte de la croissance de la population, ce qui le porterait aux alentours de 180 millions d'habitants. Certes, les radios indépendantes craignent que cela permette le rachat de petites stations, mais nous leur rappelons que, de toute façon, les textes interdisent tout rachat de radios de catégories B, qui sont les radios locales indépendantes.Quelles sont les actions entreprises par le Bureau de la radio depuis sa création en mars ?Le premier dossier est celui des mentions légales. Ces textes qui doivent être lus à la fin d'un spot, essentiellement sur les publicités relatives au crédit. Cela contribue au rejet de la publicité et au fait que la France soit le pays le plus publiphobe, comme une étude l'a récemment montré ! La radio est particulièrement handicapée car ces mentions légales doivent être lues, contrairement à la télévision, où elles sont juste affichées en petits caractères. Nous proposons de procéder autrement : nous offrons de diffuser gracieusement des spots avec des conseils pour bien choisir son crédit. Bref, transformer un message négatif en un message positif ! Jamal HenniNous attendons beaucoup de l'enquête lancée par la Direction de la concurrence sur le sujet. »
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