400.000 emplois « sauvegardés ou créés »

trick devedjian ministre en charge du plan de relanceOù en est-on de la réalisation du plan de relance ?À la date d'aujourd'hui, 25,2 milliards d'euros ont été injectés dans l'économie. C'est-à-dire que nous avons réalisé 75 % du plan de relance deux mois avant l'échéance. Parallèlement, nous allons inaugurer aujourd'hui près de Caen le 1.000e chantier ? la déviation d'une route nationale à Loucelles ? du plan de relance et au final nous devrions en réaliser 1.200, plutôt que les 1.000 initialement prévus. Si une centaine de projets a dû être abandonnée par rapport à la liste initiale, nous avons pu néanmoins financer plus de projets en bénéficiant de la baisse de coûts à l'issue des appels d'offres.Êtes-vous en mesure de chiffrer l'impact de ces actions sur l'économie ?Pour la période 2009-2010, nous estimons aujourd'hui que le plan de relance va permettre de créer ou de sauvegarder 400.000 emplois, dont un peu plus de 250.000 sur la seule année 2009.Si vous deviez faire les tops et les flops du plan de relance, que diriez-vous ?La prime à la casse a connu un très grand succès. D'ici à la fin de l'année, nous devrions atteindre le chiffre de 500.000 voitures ayant bénéficié de ce dispositif, soit un coût de 500 millions d'euros. Nous avons aussi tenu nos objectifs en matière de logements avec la fin du programme de financement de 30.000 logements en vente en l'état futur d'achèvement [Vefa]. À l'inverse, nous avons connu des démarrages difficiles sur le logement outre-mer, mais c'est désormais bien reparti. Nous avons dû également redéployer des crédits qui devaient à l'origine être dépensés par l'État dans le cadre d'opération de rénovation de ses biens : certains dossiers n'étaient pas toujours bien préparés.Les collectivités locales sont des acteurs importants de l'investissement et de la relance, via notamment le remboursement anticipé du Fonds de compensation pour la TVA [FCTVA]. N'y a-t-il pas un risque de trou d'air l'an prochain ?Les collectivités locales ? de droite comme de gauche ? ont joué le jeu de la relance avec plusieurs dizaines de milliers de chantiers engagés qui vont représenter 54 milliards d'euros d'investissements. Ce sont 19 milliards d'euros de plus que la moyenne des années précédentes. Afin d'éviter un essoufflement l'an prochain, nous réfléchissons ? mais rien n'est encore arbitré à ce stade ? à un dispositif qui ne pénaliserait pas les collectivités qui ont fait l'effort de conventionner avec l'État dans le cadre du plan de relance. Nous savons que les collectivités locales n'auront pas toutes matériellement la possibilité de payer d'ici au 31 décembre 2009 les ordres de service passés cette année, comme la loi leur en fait obligation pour bénéficier du remboursement anticipé du FCTVA. Elles pourraient être autorisées à payer sur le premier semestre 2010 à condition que l'engagement de paiement ait été émis en 2009.S'agissant des collectivités locales, Jean-Pierre Raffarin et 23 autres sénateurs menacent de ne pas voter la réforme de la taxe professionnelle si la réforme territoriale n'est pas réalisée avant. Y êtes-vous favorable ?Je comprends le discours mais nous sommes dans deux logiques incompatibles. Il est vrai qu'il est plus facile de déterminer les ressources nécessaires à une collectivité quand on connaît ses compétences. Mais en même temps, il faut apporter rapidement un soulagement et un encouragement à investir à nos entreprises. Le projet du gouvernement me semble donc le meilleur compromis entre deux logiques contradictoires.Les derniers arbitrages sur le grand emprunt sont attendus assez rapidement. Beaucoup disent que c'est un deuxième plan de relance?La différence entre le grand emprunt et le plan de relance est très sensible. Le grand emprunt n'a pas vocation à avoir un impact immédiat et contracyclique. De plus, le grand emprunt n'aura pas de composante « soutien à la consommation ». Enfin, il répond à une logique de retour sur investissement qui doit être le plus élevé possible.Vous avez rencontré récemment les deux présidents de la commission sur le grand emprunt, Alain Juppé et Michel Rocard. Que leur avez-vous dit ?Ma conviction est qu'il faut emprunter le moins cher possible et ne pas assécher le marché car nous ne sommes pas les seuls à emprunter. Pour ce qui est des montants, il faut d'abord être d'accord sur la nature des investissements, sur leur rendement et sur le calendrier de remboursement. Ce que je crois aussi, c'est que le grand emprunt a beaucoup à gagner de l'expérience de la mission relance. Je recommande ainsi d'adosser l'autorité qui pilotera le grand emprunt au Premier ministre. Ce devrait être une administration dédiée, légère et temporaire qui communiquerait en temps réel. Les dépenses financées par le grand emprunt devant être cantonnées au sein de cette mission pour éviter un éparpillement qui ferait oublier le but initial. Propos recueillis par Anne Eveno et Stéphanie Tisserond
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