CIT vise une sortie rapide du régime des faillites

Pas de panique ! Après avoir déposé son bilan dimanche soir, CIT, le géant américain du crédit aux PME présent dans 50 pays se veut rassurant : fort du soutien de ses créanciers, le groupe entend s'extirper avant la fin 2009 du régime des faillites (chapitre 11). Ses filiales opérationnelles ne sont, de toute façon, pas concernées par ce dépôt de bilan. Reste qu'en termes d'actifs, il s'agit de la cinquième faillite la plus importante de l'histoire des États-Unis et que les analystes de Wall Street craignent qu'à court terme, cette nouvelle péripétie pour l'établissement responsable de 70 % des activités d'affacturage du pays compromette un peu plus la faculté des PME américaines à emprunter.Au terme d'une conversion leur garantissant 70 % de la valeur faciale de leur dette actuelle, les créanciers de CIT prendront la tête du groupe. « Près de 90 % des créanciers ont apporté leur soutien » à cette réorganisation, a précisé CIT. L'établissement, dont les actifs s'élèvent à 71 milliards de dollars mais l'endettement à 64,9 milliards, veut profiter de son passage sous le chapitre 11 pour « réduire son endettement d'environ 10 milliards de dollars ». La banque souhaite aussi réinventer son « modèle d'entreprise », diminuer « ses besoins en liquidités au cours des trois prochaines années » et « accélérer son retour à la rentabilit頻. En deux ans, les pertes de CIT se sont élevées à 3 milliards de dollars.sans illusionsL'accord avec les créanciers a été scellé grâce au concours du milliardaire Carl Icahn. Porteur de 2 milliards de dette de CIT, l'investisseur affirme être son plus important créancier. Alors que la faillite de la banque paraissait inéluctable, il s'était opposé à un premier plan de conversion obligataire. Mais à la veille du week-end, Icahn a non seulement apporté son soutien au plan de restructuration du groupe mais une ligne de crédit supplémentaire de 1 milliard de dollars. Mercredi, l'établissement avait déjà obtenu 4,5 milliards de dollars de la part de plusieurs créanciers. Ces renflouements « nous permettront de satisfaire les besoins de nos clients », garantit CIT.Si les créanciers se satisfont du scénario qui se dessine, les actionnaires sont sans illusions. Les actionnaires préférentiels, dont l'État américain, ne seront remboursés qu'après les créanciers. L'action du groupe, cotée à Wall Street depuis 1924, a été suspendue hier sur la Bourse de New York (Nyse) après avoir chuté de 55 % à 32 cents en matinée.En décembre dernier, l'administration Bush avait apporté 2,3 milliards de dollars à CIT en échange d'actions de préférence et de warrants. Le régulateur bancaire (FDIC) lui a depuis refusé l'accès à son programme de garantie de dette. La direction de CIT impute ses déboires à la conjoncture et à la crise du crédit qui s'est amplifiée après la faillite de Lehman Brothers. Mais les autorités fédérales gardent en mémoire que sous la houlette de son actuel PDG, Jeffrey Peek, nommé en 2003, la banque s'est diversifiée dans les crédits subprime et les prêts étudiants. n
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