Société Générale cherche à relancer ses réseaux de détail

Contrainte par la crise de rééquilibrer son modèle, trop dépendant des activités de marché, la Société Généralecute; Générale mise de nouveau sur la banque de détail en France comme moteur de rentabilité. Mais la tâche s'annonce ardue, car ses réseaux sont confrontés à une baisse continue des ouvertures nettes de comptes (voir illustration). La situation est d'autant plus inquiétante que ces chiffres intègrent le Crédit du Nord, qu'elle détient à 80 %. Or « les trois quarts des ouvertures nettes annoncées au premier trimestre 2009 viennent de chez nous », assure une source interne au Crédit du Nord. Sans confirmer ni infirmer cette information, le groupe admet que la quote-part des nouveaux comptes ouverts par le réseau SocGen est en baisse, mais annonce une « amélioration » au troisième trimestre, dont les résultats sont attendus demain.C'est dans ce contexte que le groupe lance aujourd'hui la réorganisation de ses activités de réseau. Le conseil d'administration du Crédit du Nord va en effet accueillir Jean-François Sammarcelli, le patron de la banque de détail du groupe SocGen en France, qui en assurera la présidence non exécutive, et Vincent Taupin, jusqu'ici PDG de Boursorama, qui sera désigné directeur général. Deux nominations qui annoncent une plus grande intégration du Crédit du Nord et de ses six banques régionales au sein du groupe SocGen. « Jusqu'ici, nous avons géré le Crédit du Nord comme une banque autonome, explique Jean-François Sammarcelli. Avec la reprise des 20 % encore détenus par Dexia, qui sera effective à la fin de l'année, nous pourrons aller beaucoup plus loin dans les mutualisations, tout en conservant l'identité du Crédit du Nord, ses sept marques et la priorité donnée au conseil, qui doit rester sa marque de fabrique. » Dans ce cadre, « les réseaux Société Généralecute; Générale et Crédit du Nord resteront concurrents sur le terrain, avec des directions marketing et clientèle séparées, assure le patron des activités de détail. Nous pourrons aller plus loin dans le partage des ?bonnes pratiques? et dans la mutualisation de certaines fonctions supports comme les moyens de paiements et la monétique. La mutualisation a vocation à toucher, à terme, jusqu'au système informatique?» annonce Jean-François Sammarcelli, qui souligne que cette fonction représente, en moyenne, à peu près 18 % des frais généraux. Une petite révolution pour les équipes du Crédit du Nord, qui se demandent déjà « à quelle sauce ils vont être mangés », selon un représentant syndical. Une chose est sûre : les synergies devront justifier un prix d'achat estimé entre 600 et 700 millions d'euros. Parmi les sujets d'inquiétude figure aussi l'arrivée de Vincent Taupin. « Il devra apprendre à gérer une banque de détail, après avoir affirmé depuis dix ans que les réseaux étaient condamnés au déclin face à la banque en ligne », glisse une source interne. Certains s'interrogent aussi sur la décision d'intégrer Boursorama au pôle Réseaux France, alors que cette filiale n'est détenue qu'à 55 % par SocGen, avec 20 % de flottant. Mais pour Jean-François Sammarcelli, un retrait de cote n'est pas à l'ordre du jour.
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