Les États-Unis confrontés à une finance à deux vitesses

Les géants de Wall Street sont les arbres qui cachent la forêt. Alors que les Goldman Sachs, JP Morgan ou Wells Fargo enchaînent les résultats exceptionnels, la finance américaine locale souffre. Vendredi dernier, neuf banques régionales ont, le même jour, déposé le bilan en raison de lourdes pertes sur des crédits immobiliers. Elles étaient présentes dans l'Arizona, la Californie, l'Illinois et le Texas. Les neuf établissements, qui appartenaient au même groupe FBOP, ont été repris par le nouveau géant de la banque américaine US Bancorp. Avec celle de CIT, les faillites bancaires se portent à 115 depuis le début de la crise dont les noms plus connus sont Washington Mutual, Lehman Brothers, Indymac ou Colonial Bank? L'essentiel de ces banques sont des petits ou moyens établissements régionaux. Fortement axés sur le crédit aux particuliers, immobiliers et à la consommation, elles souffrent beaucoup de la récession et de la montée du chômage qui provoquent les défauts de paiement des ménages américains. Cette situation offre un contraste éclatant avec les géants de Wall Street qui ont vite renoué avec d'importants bénéfices une fois la crise calmée, et qui masquent les difficultés de près de 9.000 banques américaines.Début septembre, Sheila Bair, la patronne de l'agence de garantie des dépôts, la FDIC, a poussé un véritable cri d'alarme pour soutenir les banques régionales qui sont la clé de voûte de l'économie américaine. Entre fin juin 2008 et fin juin 2009, le nombre de banques menacées d'insolvabilité est passé de 117 à 416, estime la FDIC. Une progression fulgurante qui illustre que la crise bancaire outre-Atlantique est en réalité loin d'être terminée. Pour preuve, la FDIC a demandé à ses adhérents de remettre au pot pour financer son fonds de garantie des dépôts, exsangue en raison de la multiplication des faillites. À l'image de la reprise de ces neufs banques par US Bancorp, ce sont les grands établissements qui rachètent les fonds de commerce. Une situation qui creuse un peu plus le fossé qui sépare une finance à deux vitesses. M. Pe.
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