Besson met en scène son débat sur la nation

gouvernementÉric Besson s'est félicité hier de « l'engouement » des Français pour le débat sur l'identité nationale. Déjà fort d'un sondage CSA, selon lequel six Français sur dix approuvent l'organisation de cette consultation, le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale a annoncé que 3.000 personnes avaient déjà envoyé leurs contributions hier à 14 heures sur son site Internet.Ce débat est un enjeu important pour Éric Besson, qui présentera lui-même la synthèse générale des travaux le 4 février. Le ministre de l'Immigration, transfuge du Parti socialiste en pleine campagne présidentielle en 2007, poursuit ainsi son ascension politique. Premier ministrable, il se réjouit de provoquer irritation et détestation.Le choix même de lancer le débat à quelques semaines des élections régionales a toutefois créé une suspicion qu'Éric Besson s'est employé à dissiper en accélérant son calendrier. Prévues pour s'achever fin février, à quelques jours du scrutin de mars, les discussions sur l'identité nationale s'achèveront fin janvier. Elles seront déclinées localement dans des réunions organisées dans chacun des départements français.L'opposition de gauche n'a pas manqué de souligner la coïncidence temporelle avec le scrutin sur lequel le Front national compte pour revenir sur la scène politique. Marine Le Pen, vice-présidente du parti d'extrême droite, a estimé que le débat était « une escroquerie électoraliste pour tenter de ressouder une majorité qui part en lambeaux ».Au sein de l'UMP, le président du groupe à l'Assemblée, Jean-François Copé, a lui aussi critiqué Éric Besson en déclarant que « la question n'est pas de savoir si on peut, comme certains le disent, se vanter d'aller récupérer je ne sais quoi du Front national ».L'opposition diviséeÉric Besson a déjà atteint un premier objectif : diviser l'opposition. Si Ségolène Royal appelle la gauche à ne pas « rejeter le débat » et à « reconquérir les valeurs de la nation », d'autres socialistes comme Pierre Moscovici estiment que le débat est « profondément malsain ». Pour le porte-parole du PS, Benoît Hamon, le débat est « faussé par excellence » puisque Nicolas Sarkozy doit participer début décembre à un colloque? sur l'identité nationale organisé par l'Institut Montaigne. H. F.
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