Michael Bloomberg s'accroche à New York

élections municipalesSauf surprise due à un taux d'abstention exceptionnel, les jeux sont faits pour le scrutin municipal de New York : le milliardaire Michael Bloomberg, 67 ans, qui a été démocrate, républicain puis indépendant, obtiendra aujourd'hui un troisième mandat. Tous les sondages le donnent vainqueur face au démocrate Bill Thompson, peu connu du grand public. Ce dernier a pourtant occupé la fonction de contrôleur des finances de la ville, poste où il a été réélu en 2005. Dans les intentions de vote, Bloomberg surpasse son rival d'une quinzaine de points. Seuls 47 % des démocrates comptent voter pour Thompson contre 45 % pour le maire actuel, crédité d'avoir limité l'impact de la crise financière sur sa ville et contribué à la chute de sa criminalité et de sa pollution. « Je crois que les quatre prochaines années peuvent être encore meilleures », assure Bloomberg.fortune personnelleCette victoire annoncée laissera toutefois un goût amer aux New-Yorkais. Michael Bloomberg a obtenu du conseil municipal l'autorisation de participer à cette élection alors que ses administrés se sont opposés à deux reprises par référendum à ce que leurs maires puissent briguer plus de deux mandats. En outre, les médias locaux, généralement favorables au maire, qui compte parmi ses soutiens les propriétaires du populiste « New York Post » et du progressiste « New York Times », lui reprochent d'« acheter » ce scrutin. Fort d'une fortune personnelle de 17,5 milliards de dollars, le fondateur du groupe d'informations financières Bloomberg LP a investi plus de 1 million de dollars par jour au cours des derniers mois pour garantir sa réélection. Au total, il a dépensé plus de 110 millions de dollars pour financer un déluge de publicités dans les médias locaux et adresser des centaines de milliers d'appels téléphoniques automatisés. Du jamais vu pour une élection locale.Sa popularité, Bloomberg la doit aussi à ses convictions et à son intelligence politique. Multipliant les projets environnementaux, il est progressiste sur les thèmes de société et favorable à l'intégration des immigrés, un atout majeur dans une ville aussi cosmopolite. Il s'est aussi tissé un solide réseau parmi des soutiens traditionnels du Parti démocrate : les syndicats, en augmentant les salaires de fonctionnaires de la ville, et les associations caritatives qu'il a arrosées de donations. Il s'est assuré le soutien ou la neutralité d'influentes personnalités politiques, dont le leader pour les droits civiques, le révérend Al Sharpton. Aussi, malgré la dégradation de la conjoncture et un déficit budgétaire attendu à 5 milliards de dollars l'an prochain, Bill Thompson peine à mobiliser son propre camp. Même Barack Obama ne lui a apporté qu'un très discret soutien alors que dans l'État voisin du New Jersey le président a activement appelé à réélire le gouverneur démocrate Jon Corzine.Éric Chalmet, à New York
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