La dette de la Cades attire les étrangers

finances publiquesLa dernière émission à long terme de la Caisse d'amortissement de la dette sociale (Cades) pour cette année aura confirmé l'attrait de ce placement auprès des investisseurs. Créé en 1996 pour rembourser la dette de la Sécurité sociale, l'établissement a placé avec succès ce mardi 3 milliards d'euros de dette à 5 ans. Signe de l'appétit pour cette signature, qui bénéficie du précieux AAA des agences de notation, le rendement s'est établi à 2,731 %, soit une prime de 7 points de base par rapport aux swap de référence, dans le bas de la fourchette initialement anticipée. « Nous avions fait un abondement [extension du montant d'un placement déjà effectué, Ndlr] de maturité similaire à cette opération en juin dernier, que nous avions placé à 35 points de base au-dessus du swap de référence », note Philippe Noël, responsable du financement à la Cades.Cette opération intervient pourtant dans un contexte tendu. L'agence avait prévu 33,1 milliards d'euros d'émissions en début d'année, contre seulement 9 milliards en 2008. « Nous tablions à l'époque sur des taux courts plus élevés. question politiqueNous avons finalement bouclé nos émissions avec l'équivalent de 25 milliards d'euros à moyen et long terme et environ 6 milliards à court terme », souligne Philippe Noël. Ce bond s'explique par la reprise de 27 milliards d'euros de dettes sociales supplémentaires en fin d'année dernière, portant le total à amortir par la Cades à 134,5 milliards. À la fin de l'année, 42,7 milliards d'euros devraient avoir été amortis.L'absorption réussie de ces émissions tient notamment à l'intérêt des banques centrales hors zone euro, comme l'atteste son dernier placement. Ces dernières ont souscrit à elles seules 37 % de l'émission. Plus globalement, « le succès de l'opération montre que les investisseurs étrangers apprécient le risque français », estime Philippe Laroche, responsable des émissions du secteur public chez HSBC France. Si 27 % du placement a été émis auprès d'investisseurs français, les Anglais (21 %), les Suisses (11 %), les autres pays européens (18 %), les investisseurs asiatiques (17 %) et moyen-orientaux (4 %) ont répondu présent.Aucune nouvelle reprise de dette supplémentaire n'étant prévue l'an prochain, les 12 milliards d'euros d'émissions prévus pour 2010 devraient encore être absorbées sans difficulté. Mais la question de la dette sociale, éminemment politique, pourrait bousculer les choses, de nouvelles reprises pouvant intervenir en cours d'année. L'appétit des étrangers pourrait alors s'avérer précieux. Julien Beauvieux
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