Bertrand estime avoir déjà mis fin au « carcan » des 35 heures

Emblématiques des années Jospin, les 35 heures suscitent toujours des remous au sein de la classe politique. Cette fois, la situation est plus cocasse, avec un député PS, candidat aux primaires socialistes pour 2012, Manuel Valls, qui réclame leur remise en cause, et un gouvernement UMP qui n'entend pas revenir sur ce sujet. Seul Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, « note que Manuel Valls a le courage [...] de rejoindre les thèses que je défends », indiquait-il lundi sur Europe 1.Une position que ne partage pas son prédécesseur à la tête de l'UMP et actuel ministre du Travail, Xavier Bertrand. Ce sera « niet » à toute réforme qui conduirait les salariés « à travailler davantage, en étant payés autant ou moins », martelait-il le 20 décembre dans une interview à « La Croix ». Avant de rappeler que la France « est déjà sortie du carcan des 35 heures » à travers une loi qu'il avait fait voter en 2008. AnnualisationCette loi du 20 août 2008 a fait couler beaucoup d'encre. Les syndicats reprochaient notamment au gouvernement de profiter de la traduction législative d'un accord sur la représentativité syndicale pour « détricoter » les 35 heures. Dans son second volet consacré au temps de travail, elle prévoit que désormais les entreprises pourront fixer par accord le contingent d'heures supplémentaires et les contreparties en repos pour les salariés. Elle prévoit également que l'annualisation du temps de travail (qui permet de faire varier la durée hebdomadaire selon les pics d'activité) devient la norme et que le régime du « forfait jours » (qui permet d'avoir des RTT et non des « heures sup »), jusque-là réservé aux cadres et salariés itinérants, sera étendu aux salariés dit « autonomes » (dont le temps de travail ne peut être précisément mesuré). L'employeur peut ainsi demander individuellement aux salariés de renoncer à des jours de repos et de travailler jusqu'à 235 jours par an. Deux ans après leur mise en place, ces mesures n'ont pas suscité de vaste mouvement de négociations dans les entreprises. D'une part, parce qu'« elles ne sont pas demandeuses et se sont organisées avec leurs salariés », estime Patrick Pierron, secrétaire national de la CFDT. Mais également parce que la crise est passée par là, rendant peu attrayants les dispositifs encourageant les « heures sup » et dopant à l'inverse le recours au chômage partiel. « Avec la reprise, les entreprises pourraient être davantage tentées par ces assouplissements », souligne l'entourage du ministre, qui rappelle que « le kit est prêt à être utilisé ». Isabelle Moreau
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