La hausse de la TVA menace la consommation britannique

La foule compacte dégorge du métro d'Oxford Street, au coeur de la principale rue marchande de Londres. Les énormes pancartes vantant les soldes attirent immédiatement son attention : « moitié prix », promet en lettres géantes un magasin ; « jusqu'à 70 % de réduction », réplique la boutique d'en face ; « ? 75 % », assure même un magasin de chaussures voisin. Et en plus petit, une parfumerie indique à ses clients : « Nous n'augmenterons pas la TVA en janvier sur des centaines de produits. »Les Britanniques profitaient à plein de la saison des soldes ce lundi. Dernier jour férié avant la reprise du travail ce mardi, c'était aussi le dernier jour avant la hausse de la TVA, qui passe de 17,5 % à 20 % dans le cadre des mesures d'austérité budgétaire. « La foule a été particulièrement dense le jour avant Noël, mais aussi ce dimanche, indique Obaid, vendeur dans un magasin de chapeaux. Les gens viennent avant que la TVA n'augmente. »La hausse de cette taxe est d'autant plus sensible que la TVA avait été abaissée à 15 % fin 2008, comme mesure de relance. Elle était repassée à 17,5 % début 2010. Au total, c'est donc 5 points de hausse est un an que les commerçants doivent passer à leurs clients. La relativement bonne période de Noël ? malgré des chutes de neige qui ont ralenti les dépenses ? et le bon début des soldes pourraient donc être en trompe-l'oeil. Une partie de ces achats pourraient avoir été avancés pour éviter la hausse de la TVA, particulièrement sur les biens les plus chers.Les commerçants sont donc pessimistes pour 2011. Selon le British Retail Consortium, 64 % des principaux magasins du pays prévoient une baisse de leur chiffre d'affaires cette année, contre 18 % qui prévoient une hausse. « Ils s'attendent à une année 2011 difficile : la hausse de la TVA va faire augmenter les prix, et combiné aux coupes budgétaires et aux difficultés économiques, cela va pousser les gens à moins dépenser. » Le Center for Retail Research en conclut que les ventes au détail devraient reculer de 3,1 % au premier trimestre.AustéritéSelon Ed Miliband, leader de l'opposition travailliste, cette hausse coûtera 389 livres (450 euros) par ménage. « C'est la mauvaise taxe, au mauvais moment », estime-t-il, cette hausse donnant le signal concret du début de l'austérité. Car si le gouvernement a voté des coupes budgétaires très dures, celles-ci n'entrent en vigueur que dans le courant de cette année. « Les ménages font face à un sacré vent contraire en 2011 », résume Howard Archer, économiste à Global Insight. Éric Albert, à Londre
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