ArcelorMittal bataille pour une mine de fer géante dans l'Arctique

Le gigantesque gisement de fer Mary River, en territoire Inuit, dans l'extrême nord canadien, donne du fil à retordre au numéro un mondial de l'acier. ArcelorMittal tente depuis deux mois de mettre la main sur ce projet de mine géante, dont les réserves prouvées s'établissent à 370 millions de tonnes, soit près du quart de la production mondiale de fer. Lakshmi Mittal, qui a été amené à surenchérir trois fois pour cette mine atypique, se trouve encore une fois dépassé par l'offre concurrente d'un fonds américain.Le groupe Nunavut Iron Ore (du nom du territoire canadien où est situé le gisement) a été constitué en août dernier par le fonds de capital-investissement Energy and Mineral Group pour s'emparer de cette mine en développement au-delà du cercle Arctique. Sa première offre, en septembre dernier, proposait 0,8 dollar canadien par action de Baffinland Iron Mines, la société qui détient Mary River.Parcours du combattantLe conseil d'administration, peu convaincu par cette valorisation (274 millions de dollars canadiens, soit 205 millions d'euros), l'a rejetée. Il s'est empressé d'aller nouer un accord avec ArcelorMittal qui s'est lancé dans la bataille en novembre en proposant 1,10 dollar. Mais ce qui devait être une promenade de santé pour le géant mondial de l'acier, fort du soutien de l'actionnaire principal et du management qui détiennent 24,9 % de Baffinland, s'est transformé en parcours du combattant.Après plusieurs surenchères, l'américain Nunavut a relevé une nouvelle fois son prix le week-end dernier, en proposant 1,45 dollar, lorsque le dernier mot de Lakshmi Mittal était de 1,40 dollar. Ce qui représentait déjà 150 % de plus que le dernier cours de Baffinland avant la bataille.Le prix d'achat (570 millions de dollars canadiens selon la dernière proposition) ne sera qu'une goutte d'eau face aux 4 milliards de dollars que le vainqueur devra investir pour développer cette mine. Mais sa production annuelle devrait représenter 10 % des besoins en fer d'ArcelorMittal. Autosuffisant en fer à hauteur de 64 % en 2009, le géant de l'acier veut couvrir entre 75 % et 85 % de ses besoins en 2014/2015. De quoi inciter Lakshmi Mittal à relever le gant.
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