Vinci ouvre la voie à la privatisation des grands aéroports régionaux français

L'aéroport de Nantes-Atlantique est le premier grand aéroport régional français à passer aux mains d'un acteur privé. Alors que le gouvernement réfléchit à ouvrir le capital de quatre des douze aéroports concernés par la loi aéroportuaire de 2005 (Lyon, Nice, Toulouse, Montpellier, Marseille, Bordeaux, Nantes, Strasbourg, Pointe-à-Pitre, Fort-de-France, Saint-Denis de la Réunion, Cayenne), Vinci vient de se voir attribuer la concession de la gestion de Nantes le 31 décembre. Une situation découlant de la signature avec l'Etat, la veille, du contrat pour la construction et l'exploitation du nouvel aéroport nantais de Notre-Dame-des-Landes en 2017, au moment de la fermeture de l'aéroport actuel de Nantes-Atlantique. Si l'État devait se désengager du capital d'autres aéroports, Vinci est dans les starting-blocks. Le PDG de Vinci Airports, Nicolas Notebaert, escompte « gagner un ou deux nouveaux grands aéroports régionaux ». Il rappelle que son groupe a su assurer la transition au privé sans heurts de six petits aéroports et qu'une gestion privée est plus dynamique. En outre, être fort sur son marché national est pour lui la condition pour se développer à l'étranger, sachant que Vinci Airports, présent au Cambodge, est candidat à la réalisation et la concession du nouvel aéroport d'Heraklion en Crète.Concession de 55 ansÀ défaut de pouvoir monter en puissance dans Aéroports de Parise Paris (ADP), dont il avait pris 3,3 % début 2008, Vinci s'impose comme le premier partenaire privé de l'État et des chambres de commerce et d'industrie au sein des aéroports de province. Le spécialiste de la gestion d'infrastructures avait pris début 2010 le contrôle de quatre aéroports de petite taille (Chambéry, Clermont-Ferrand, Grenoble, Quimper) et remporté la gestion de ceux de Rennes et de Dinard. Il postule pour Perpignan et Carcasonne. Mais avec Nantes où Vinci jouit d'une concession de 55 ans, le groupe entend « jouer en première division », explique Nicolas Notebaert, En 2010, le trafic passagers à Nantes a explosé de 14 % pour atteindre 3 millions de passagers. En 2017, il devrait accueillir 4 millions de passagers pour en atteindre 9 millions en 2065. C'est la première fois qu'un nouvel aéroport français sera à la fois financé, édifié et exploité par un groupe privé, sachant que, sur les 450 et ses partenaires apportent 100 millions d'euros de capital, 220 millions de dette, le solde (130 millions) provenant de subventions publiques. Vinci Airports table sur un chiffre d'affaires de 150 millions d'euros en 2011. Fabrice gliszczynski et Sophie Sanchez
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.