L'état de grâce des cycliques touche à sa fin

Après deux années d'euphorie boursière, les valeurs cycliques, seraient-elles arrivées à la fin d'une ère de prospérité boursière ? La question mérite d'être posée. Surtout pour les secteurs qui ont le plus profité de ce courant acheteur. En Europe, l'automobile (+ 44,3 %), les biens d'équipements industriels (+34,2%), le luxe (+29,7 %), les produits de base (+28,0 %), et le transport aérien (+26,1 %) et la chimie (+24,6 %), figurent en tête des domaines d'activité les plus performants sur le plan boursier en 2010, constate une étude de Primeview. Et cela alors que le Stoxx 600 a limité sa progression à 8,6 % sur la même période. Du reste, le récent parcours boursier des grands gagnants de 2010 tend à montrer un renversement de tendance. Sur le mois de décembre, seuls les valeurs européennes liées aux produits de base (+ 11,6 %) et à l'industrie (+ 9,8 %) ont continué de faire mieux que le Stoxx 600, qui a, dans le même temps, crû de 5,3 %. « Peut-être faut-il y voir le début d'un retournement en termes de paris sectoriels de la part des investisseurs, qui se montrent inquiets par la volonté affichée (et cette fois réelle) des autorités chinoises de ralentir leur économie locale » suggèrent les experts de Primeview. Ceux-ci soulignent par ailleurs que le secteur des produits de base profite désormais du relais offert par la hausse des matières premières dont les cours « retrouvent des niveaux qu'on avait pas connu depuis plus de deux ans ». Preuve en est, la meilleure performance sur le Stoxx 600 depuis fin novembre revient à Geophysique (+ 31,1 %) suivis par deux autres valeurs du secteur. Risques inflationnistesUn palmarès peut-être prémonitoire alors que les experts de marchés n'ont de cesse de souligner les risques inflationnistes sur les prix des matières premières pour 2011. Le dernier exemple en date de cette tendance remonte à 2007 . Cette année là avait vu triompher au sein du Stoxx 600 des titres comme Eramet (+ 188 %), Galp Energia (+ 164 %) Amec (+ 98 %) ou encore Rio Tinto (+ 95 %) .Au-delà et de façon plus générale « les paris perdants en 2010 (notamment la thématique des rendements) pourraient devenir les grands gagnants en 2011, au détriment des secteurs cycliques qui souffriront du ralentissement des émergents » laissent entendre les experts de Primeview. Ces derniers tablent, par ailleurs, sur un retour en grâce des valeurs bancaires européennes, dont les cours ont chuté en moyenne de 11,6 % l'an passé. Notamment parce que leurs profits ont enfin été révisés à la hausse en décembre « après une période noire liée aux craintes souveraines ».
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