Les leçons de la prime de risque

En ce début 2011, les investisseurs estiment qu'un portefeuille d'actions du CAC 40 dégagera une rentabilité supérieure de 6,5 % à celle des obligations à 10 ans du Trésor, encore considérées « sans risque ». Cette « prime de risque » est calculée par Détroyat Associés en rapportant les flux futurs de trésorerie - liés aux profits et dividendes futurs des entreprises- aux cours actuels des actions. Un niveau qui correspond donc à une espérance de rentabilité de près de 10 % sur le CAC 40, soit autant qu'il y a dix-huit mois, quand il était à... 3.000 points. Qu'en déduire alors que l'indice phare de Paris a commencé 2011 au-dessus des 3.800 points ? Loin du seuil de mai 2007À 6,5 % aujourd'hui, la prime de risque est inférieure aux 8 % atteints en mars 2009 dans la période d'incertitude maximale qui a suivi la faillite de Lehman. Et elle reste dans le bas de la fourchette de 6 % à 8 % mesurée en 2010. Il y a donc eu une véritable détente récente de l'aversion au risque liée à deux éléments : d'abord, de bons résultats attendus pour 2011 dans les entreprises du CAC 40, après le bond de 40 % en 2010, et qui rattraperont enfin leur niveau de 2007 ; ensuite, la forte hausse, depuis la fin août, des taux des OAT à 10 ans. Pourtant, l'aversion au risque des investisseurs reste élevée à l'aune de celle des trente dernières années qui, hors crise majeure ou bulle boursière, a oscillé entre 4 % et 6 %. On reste loin du seuil de 4 % atteint en mai 2007, quand le CAC était à plus de 6.000 points. La raison ? L'importance et le nombre des incertitudes macroéconomiques, comme l'explique Emmanuel Dayan chez Détroyat Associés : « Entre la hausse des cours des matières premières, l'incertitude sur les conditions d'émission des emprunts des États européens en 2011 et l'impact social des plans de rigueur, le change euro-dollar quasi-imprévisible et le risque d'inflation en Chine... la valeur des grandes sociétés françaises s'en trouve impactée. Elles capitalisent aujourd'hui moins de 11 fois leurs résultats attendus pour 2011. Sauf événement majeur, on peut faire l'hypothèse que les multiples du CAC 40 se rapprochent de ce ceux du DAX et que la prime de risque redescende sous les 6 %. Ce qui porterait le CAC 40 au-dessus des 4.200 points. »
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.