L'euro commence le millésime 2011 en petite forme

En cette première journée de transactions de 2011, l'euro a cédé quasiment tous les gains engrangés durant la trêve des confiseurs, lorsque, las de le voir faire de la résistance sur sa moyenne mobile de 200 jours, située juste en dessous de 1,31 dollar, les acteurs du marché des changes avaient choisi de racheter la monnaie unique. Lundi, l'euro s'est déprécié face à quinze des seize principales monnaies mondiales, à commencer par le dollar, remonté jusqu'à 1,3250 et le yen, qui s'est hissé jusqu'à 107,80, tandis que le franc suisse restait accroché tout près de son record absolu atteint la semaine dernière à 1,2402. La BCE plus sereineLa dérive de la monnaie des Dix Sept, qui viennent d'intégrer la couronne estonienne dans l'euro, ne constituera une réelle tendance que si elle se confirme au cours des prochaines séances. Car, lundi le marché international est resté extrêmement étroit, avec les fermetures de Londres, la première place mondiale de transactions de change, mais aussi de Sydney et de Tokyo. Il n'empêche que la plupart des stratèges change des grandes banques restent l'arme au pied, après la pire année qu'ait traversé l'euro depuis son lancement sur le marché financier il y a exactement douze ans. Année ou les Cassandre ont même agité le spectre de l'éclatement de la zone euro et de l'engloutissement de sa monnaie. Pas plus tard que la semaine dernière, le Center for Economics and Business Research (CEBR), l'éminent groupe de consultants de Londres, estimait que l'euro n'avait qu'une chance sur cinq de survivre au cours de la décennie qui vient de s'ouvrir. Si les gouvernements de la zone ne parviennent pas à se mettre d'accord sur des solutions pour en finir avec les déséquilibres des pays membres, ils signeront son arrêt de mort. Bien qu'il faille se méfier des diagnostics des anglo-saxons, qui n'ont jamais été les meilleurs amis de l'euro, cette prédiction sonne comme un avertissement à une Europe dont l'avenir est plus que jamais conditionné par l'avancée vers une harmonisation des politiques économiques, fiscales et budgétaires.Les prévisions des experts sur l'évolution du couple euro-dollar n'ont néanmoins rien d'apocalyptique : si les économistes de BNP Paribas le voient refluer à 1,27 dollar d'ici à fin mars, la prédiction médiane des trente sept économistes interrogés par l'agence Bloomberg situe la parité bilatérale à 1,30 d'ici à la fin du premier trimestre.À moins de nouveaux rebondissements inattendus dans la crise de la dette souveraine, la Banque centrale européenne peut commencer l'année plus sereine. Elle a d'ailleurs terminé le millésime 2010 en procédant aux plus faibles rachats de titres de la dette publique des pays en détresse depuis deux mois, les limitant à 164 millions d'euros contre 1,121 milliard au cours de la semaine précédente. Ce qui porte à 73,5 milliards d'euros le montant de ces achats depuis le lancement du programme le 10 mai dernier, qui, comme à l'accoutumé, seront intégralement neutralisés.
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