Les banques françaises à l'assaut des marchés de matières premières

Les banques françaises vivent une nouvelle ruée vers l'or. Déjà très présentes sur le financement, elles cherchent cette fois à développer leurs activités de marché dédiées aux matières premières. Ce marché est en train de croître à grande vitesse alors que les autres segments (actions, crédit) ont souffert pendant la crise. D'une taille mondiale d'environ 15 milliards de dollars, il est essentiellement destiné aux entreprises qui veulent se couvrir contre les fluctuations du pétrole, de l'or ou d'autres matières premières. « Les matières premières deviennent une classe d'actifs à part entière pour les investisseurs qui veulent se diversifier » explique Edouard Neviaski, responsable mondial des matières premières à la Société Généralecute; Générale. Les trois principales banques françaises visent à terme un tiers de leurs revenus provenant des investisseurs institutionnels et gérants de fonds alors qu'à ce jour, 75 % sont réalisés avec les entreprises à la Générale, 90 % chez BNP Paribas. Recrutements de tradersPour accompagner leur développement, les banques françaises vont recruter des traders en 2010, notamment aux Etats-Unis et en Asie, de quelques poignées jusqu'à plusieurs dizaines pour les plus ambitieuses. Mais pas seulement. La Société Généralecute; Générale a créé en 2001 Gaselys une coentreprise avec GDF Suez pour profiter de sa connaissance sur les marchés du gaz et de l'électricité. Une autre alliance a été scellée avec Rhodia dans les émissions carbone (CO2) il y a quatre ans. Au total, 300 personnes travaillent dans les deux sociétés alors que les effectifs de la SocGen s'élève au total à environ 400 traders. Même méthode chez Calyon qui s'est allié avec EDF pour créer EDF Trading l'an passé avec une vingtaine de salariés. A l'image de la tendance générale, « nous collaborons étroitement avec les équipes de financement pour répondre aux besoins de nos clients et dynamiser nos revenus », explique Martin Fraenkel, responsable mondial des matières premières chez Crédit Agricolegricole CIB, la banque d'investissement du groupe. Cette méthode a permis à BNP Paribas de tripler ses revenus en trois ans dans les produits dérivés sur les matières premières. Grâce notamment à l'acquisition de Fortis, la banque française prévoit, d'ici à 2012, de doubler ses revenus qui s'élèvent à environ 500 millions de dollars. Chacun sa méthodeLes moyens déployés sont importants dans la mesure où « ces métiers affichent des taux de croissance à deux chiffres et des rentabilités comparables aux autres activités de march頻, ajoute Edouard Neviaski. Si l'on compare aux métiers de dérivés actions, la croissance atteint 20-25% par an pour un rendement des fonds propres de 30-40%. Pour le moment, l'énergie (gaz, électricité, pétrole) représente la grande majorité des activités des banques d'investissement. Mais celles-ci se diversifient dans les métaux, notamment avec la flambée de l'or. « Nous mettons aussi l'accent sur les produits agricoles en profitant des clients du groupe dans ce domaine », souligne le responsable du Crédit Agricolegricole. Chacun sa méthode pour capter la moindre pépite. n15 milliards de dollars, soit le montant du marché mondial des dérivés des matières premières.
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