Le gouvernement redouble d'efforts pour stimuler l'innovation

Comme le rappelait récemment la ministre de la Recherche, « la France est au sixième rang mondial pour les publications, mais au vingtième pour l'innovation ». Non seulement les petites entreprises innovantes peinent à prospérer sur la scène internationale, mais les découvertes nationales restent souvent au fond des tiroirs malgré leurs publications. Pis, ces dernières permettent à des pays en veille technologique (Corée) d'en faire leurs choux gras. Outre le développement du crédit impôt-recherche, Nicolas Sarkozy s'attelle donc depuis 2007 à intervenir plus en aval, notamment pour combler le fossé entre recherche fondamentale et recherche appliquée et faire en sorte que les découvertes débouchent sur des innovations commercialisables (valorisation de la recherche).Valérie Pécresse a ainsi créé un « guichet unique » de valorisation dans les universités, qui abritent 80 % des unités mixtes de recherche (UMR). Désormais, seul un des copropriétaires de brevet (l'hébergeur du laboratoire) le valorise. C'est plus simple et moins dissuasif pour les entreprises. Les organismes, tels l'Inserm et le CNRS, se sont aussi réorganisés en « instituts », afin de mieux coordonner la recherche nationale par grands thèmes. Des alliances ont ainsi vu le jour dans les sciences de la vie (Aviesan, pilotée par l'Inserm), l'énergie (Ancre) ou l'informatique.PartenariatLe grand emprunt permettra d'aller plus loin, en finançant à hauteur de 1 milliard d'euros une dizaine de sociétés de valorisation. Ces « sociétés d'accélération de transfert technologique » seront sélectionnées par un jury international à la fin de l'année. Les principaux pôles de recherche et d'enseignement, qui regroupent universités et grandes écoles, en seraient dotés. Le gouvernement a déjà travaillé avec sept sites pilotes dont certains, comme Bretagne Valorisation, très en pointe en matière de propriété intellectuelle et d'incubation de start-up innovantes. Parallèlement seront constituées des grappes de brevets nationales (gérées par les alliances) et locales. Ces dispositifs auront la lourde tâche de faire fructifier les recherches académiques et appliquées. Ce que n'ont pas réussi à faire les pôles de compétitivité. Aux entreprises aussi de faire un pas vers le public. L'année dernière, rappelant que « les dépenses sous-traitées à un laboratoire public comptent double dans l'assiette du CIR », Valérie Pécresse les avait exhortées à « renforcer leur partenariat avec les établissements publics ». C. J.
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