Fusion géante dans le ciel américain

Contrairement à ce qu'il s'était produit il y a deux ans, Continental a accepté dimanche de se marier avec United. Le jeu en vaut la chandelle. Et le « timing » est excellent. Alors que l'opération semblait très risquée au printemps 2008, quand le prix du baril s'envolait vers les 150 dollars, elle intervient aujourd'hui dans une période favorable. L'heure est à la reprise dans le transport aérien et le prix du baril, autour de 80 dollars, n'apparaît plus comme un obstacle. Un contexte qui rappelle le mariage d'Air France-KLM en 2004 qui avait bénéficié d'emblée de la reprise du secteur. L'accord de fusion approuvé dimanche à l'unanimité par les conseils d'administration des deux compagnies sera réalisé par échange d'actions. Les actionnaires de Continental recevront pour chacun de leurs titres, 1,05 action de United. Compte tenu des cours de clôture de vendredi, United va donc acquérir Continental pour 3,17 milliards de dollars. Un prix jugé trop faible par certains actionnaires de Continental qui menacent de mettre leur veto. Les actionnaires de United possèderont 55 % du nouvel ensemble, dont la marque commerciale s'appellera United. Une compagnie qui, sur la base des chiffres 2009, pèse 29 milliards de dollars de chiffre d'affaires et transporte 177 millions de passagers (kilomètres transportés) par an, dépassant l'actuel leader mondial Delta (160 millions).La fusion devrait générer des synergies de 1 à 1,2 milliard de dollars d'ici à 2013. La complémentarité des réseaux n'empêchera pas les doublons et Glenn Tilton, l'actuel directeur général de United, qui présidera la nouvelle entité, a prévenu qu'il y aurait des licenciements dans les deux sociétés. 90.000 employésMais son homologue chez Continental, Jeff Smisek, qui occupera le poste de directeur général, a assuré que les effets de la fusion sur le nombre de salariés serait faible. Les effectifs des deux compagnies s'élèveront à près de 90.000 employés. Traditionnel contre-pouvoir dans l'aérien, le syndicat des pilotes Alpa a déjà donné son accord de principe. Celui des mécaniciens s'est, en revanche, déclaré inquiet pour l'emploi. Si actionnaires et autorités de la concurrence donnent leur accord, la fusion pourrait être finalisée au quatrième trimestre 2010.Il s'agit d'une première pour l'administration Obama alors que les démocrates, à l'inverse des républicains, sont par nature sceptiques sur les fusions. En 2008, Delta et Northwest s'étaient d'ailleurs empressées de sceller leur union sous George W. Bush avant le scrutin présidentiel de novembre.
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