Bond des fusions-acquisitions

« à toute chose malheur est bon. » L'adage répété à souhait durant la crise s'avère diablement juste pour le secteur automobile. En surcapacité depuis longtemps, celui-ci s'est vu contraint à une restructuration forcée « grâce » à la crise. Le phénomène est en partie palpable dans les chiffres publiés ce jour par PricewaterhouseCoopers (PwC) qui fait état d'un triplement de l'activité de fusions-acquisitions dans le secteur pour la seule année 2009, à 121,9 milliards de dollars. En valeur seulement, car en volume, l'activité ressort en baisse de 3 %, pour atteindre 532 transactions. « Le marché des transactions de taille moyenne est resté déprimé et les industriels sont restés très prudents », souligne Philippe Couderc, responsable de l'activité Transactions Services pour le secteur automobile de PwC en France. Fait exceptionnel, ce sont surtout les gros « deal » qui ont animé le marché et spécifiquement ceux des acteurs non-conventionnels qui ont remplacé les investisseurs traditionnels. « Avec des offres de financement limitées, les transactions ont été réalisées, au détriment des fonds d'investissements traditionnels, par les états, les fonds souverains ou les créanciers », souligne Philippe Couderc. Acteurs financiersL'état s'est particulièrement distingué aux états-Unis où l'investissement du Trésor américain pour sauver les « Big Three » (GM, Chrysler et Ford) d'une faillite certaine, s'est élevé à 69,1 milliards de dollars. Les acteurs financiers ne sont pas en reste. «  avec 78 % de la valeur des transactions, ils atteignent une part inégalée par rapport aux années précédentes », détaille le responsable de l'activité Transactions Services pour le secteur automobile de PwC. De façon générale, le mouvement a surtout été motivé par la nécessité pour les acteurs de la filière de trouver en urgence les liquidités nécessaires à leur survie alors que le marché du crédit était asséché. De fait, nombre d'acteurs ont cédé des actifs non stratégiques ou procédé à des fusions stratégiques. « Si nous regardons devant nous, les sociétés devraient se concentrer sur la croissance et les facteurs traditionnels des fusions-acquisitions : économies d'échelles, acquisition de technologie et élargissement des bases géographiques tout comme des bases clients », conclut Gérard Morin, responsable du secteur automobile de PwC. Gaël Vaut
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