Pierre Gattaz : « Aujourd'hui, l'entreprise est en danger dans notre pays »

Après l'élection, l'action ! Il avait prévenu lors de la campagne qu'il voulait incarner un Medef d'action et non plus de réaction. Le premier discours de Pierre Gattaz en tant que président de la première organisation patronale de France est sans surprise. Il y a urgence selon lui à se préoccuper enfin du sort actuel des entreprises. « Aujourd'hui, l'entreprise est en danger dans notre pays . Depuis le début de l'année, on dénombre 1.000 chômeurs de plus par jour. 1.000 personnes qui perdent leur emploi par jour ! C'est affolant et inadmissible! », a-t-il déclaré au Palais des Congrès, estimant que les emplois aidés ne pouvaient à eux seuls régler la question de la montée du chômage.Un pays qui n'aime pas ses entreprises« Il faut constamment rappeler à la France et aux Français, que ce qui crée de l'emploi et de la richesse dans notre pays, ce sont les entreprises. Les politiques de l'emploi devraient donc d'abord être des politiques en faveur des entreprises. (...). Or, notre pays ne comprend pas ses entreprises et ses entrepreneurs, notre pays ne les aime pas suffisamment, notre pays les contraint au lieu de les aider, notre pays les taxe au lieu de les alléger, notre pays les accable trop souvent au lieu de les encourager... », a martelé Pierre Gattaz.Quelles sont ses solutions pour résoudre l'urgence ? Rappelant ce qu'il préconisait ces derniers mois lorsqu'il était à la tête du Groupe des fédérations industrielles (GFI), le chef d'entreprise préconise un transfert sur cinq ans de 50 milliards d'euros de cotisations sociales qui pèsent sur le travail vers des mécanismes de type TVA et CSG. Il souhaite aussi une baisse sur cinq ans des prélèvements obligatoires de l'ordre de 50 milliards d'euros, en impôts divers et taxes qui pèsent sur nos marges.Un Medef de combat« Et là-dessus, mon message est clair : nous n'accepterons plus de hausse des prélèvements obligatoires, ni de hausse de taxes ou d'impôts qui pèsent sur nos activités. On nous dira 'c'est impossible' ! Mais 100 milliards d'économie sur cinq ans, c'est moins de 2% d'économie par an sur un budget global de 1.200 milliards. C'est ce que nous, entreprises, savons réaliser sans drame lorsque le contexte économique nous impose des réformes. » Le ton est donné. Le Medef d'action et de combat est déjà sur les rangs.Enfin, Pierre Gattaz réclame une démarche de simplification du code du travail, « non pas pour diminuer les droits des salariés, simplement pour le rendre opérant et compréhensible pour tous ». « Je dis toujours que nous avons trois millions de TPE, si chacune de ces TPE embauche une personne, nous réglons le problème du chômage. Par exemple, nous avons su imaginer le Chèque Emploi Service Universel (CESU) pour les particuliers qui souhaitent embaucher quelqu'un. Pourquoi ne pas faire de même pour les TPE ? », suggère-t-il.Dialoguer avec le gouvernement et les partenaires sociauxConcrètement, ces trois mesures d'urgence que sont la fiscalité, la compétitivité et la simplification, seront regroupées dans un premier chantier intitulé « Etats Généraux de l'Entreprise », qui sera présenté et discuté lors de l'Université d'été du Medef du 28 au 30 août. Cette stratégie devra ensuite nourrir le projet France 2020 que le nouveau Medef veut porter en concertation avec le gouvernement et les partenaires sociaux, les syndicats et les autres organisations patronales. « Je crois à la réforme par la négociation sociale. Et le succès de l'Accord National Interprofessionnel de janvier dernier nous démontre que les partenaires sociaux sont capables de faire bouger les lignes. Je crois aussi que, pour se réformer, la France a d'abord besoin de négociations sociales au plus près du terrain, c'est-à-dire dans les branches et les entreprises elles-mêmes », a précisé Pierre Gattaz.Des personnalités qualifiées de tous les horizons au conseil exécutifPour mener son programme à bien, Pierre Gattaz pourra compter sur le soutien de personnalités qualifiées au sein du conseil exécutif, dont les profils sont très éclectiques. Outre Jean-Claude Volot, Jean-François Pilliar et Thibault Lanxade, il sera également composé de Maxime Aiach, le PDG de Domia Groupe (Acadomia et Shiva) et président de la Fédération du Service au Particulier (FESP), Marie-Claire Capobianco, membre du Comité exécutif du groupe BNP Paribas, directeur des Réseaux France, Anne-Marie Couderc, administratrice de Plastic Omnium et de Véolia Transdev, Jean-Pierre Letartre, président d'Ernst&Young en France, Christian Nibourel, président d'Accenture France Benelux et président du Groupement des professions de services (GPS), Florence Poivey, présidente d'Union Plastic et présidente de la Fédération de la Plasturgie, et Claude Tendil, le PDG de Generali, président d'Europ Assistance et vice-président de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA). >> Pour aller plus loin, retrouvez l'interview de Pierre Gattaz à la Tribune des Décideu
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