La prochaine bataille des conservateurs portera sur les impôts

TEA pour... « Taxed Enough Already » (déjà suffisamment imposé)?: les militants du mouvement des Tea Parties, prenant modèle sur la révolte de Boston, en 1773, contre les impôts prélevés par la couronne d'Angleterre sur le thé, aiment à jouer avec les acronymes. Ils ont d'abord été outrés par le TARP, le programme mis en place par George W. Bush pour venir au secours des institutions bancaires, en 2008. Puis, après les élections, ont trouvé bien d'autres motifs pour envoyer un sachet de thé à leurs élus. Le plan de relance de l'économie, les aides allouées aux constructeurs automobiles, la réforme de la santé. Autant dire que ces Américains de la classe moyenne refusent toute « gabegie » étatique, s'inquiètent de l'ingérence du gouvernement dans leur vie et ont été pour beaucoup traumatisés par la perspective de voir leur patrimoine durement acquis fondre comme neige au soleil avec la crise. Et ils ne décolèrent pas?! Leur dernier cheval de bataille?? L'expiration, prévue au 1er janvier 2011, des avantages fiscaux octroyés pour quelques années seulement aux ménages et aux entreprises sous le mandat de George W. Bush. Ce qui reviendrait à augmenter les impôts pour tous les contribuables. Les plus fortunés verraient leur taux passer de 35 % à 39,9 %, tandis que le niveau le plus bas progresserait de 10 % à 15 %.association libertarienne« La politique économique d'Obama, fondée sur plus d'impôts, plus de réglementation et plus de dépenses publiques ne fonctionne pas », rugit Ryan Ellis, spécialiste de politique fiscale à Americans for Tax Reform, une association libertarienne qui milite depuis de nombreuses années pour une quasi-abolition des impôts et souhaite le plus petit gouvernement possible. Et de poursuivre?: « Les seuls emplois que le mégaplan de relance a créé sont des postes de fonctionnaires?! » Il se prend à rêver?: si la Chambre des représentants, comme il l'espère, passe aux mains des républicains, non seulement les cadeaux fiscaux pourraient être prolongés, mais la réforme de la santé abrogée et les avantages envisagés en faveur des syndicats oubliés...« Les Tea Parties, qui ancrent radicalement à droite une frange de l'électorat, sont là pour rester, estime Ross Baker, professeur de sciences politiques à l'université Rutgers (New Jersey), et ce, d'autant plus que la crise économique pourrait durer. Leurs actions, assez symboliques, ont un impact. » Ils ne sont pas organisés en parti, mais se sont déjà choisi une égérie de choc?: Sarah Palin, l'ancienne colistière du candidat républicain à la présidence, John McCain. Elle a animé (pour la modique somme de 100.000 dollars), leur première convention, à Nashville, en février 2010. Depuis, elle ne rate pas une occasion de décocher des piques, plus ou moins subtiles, contre Obama, illustrant la frustration de la classe moyenne contre l'élitisme qu'il représente. Pis, relève Ross Baker, « certains ne se sont pas ajustés?: ils sont nés ou viennent d'un coin où avoir un président noir est tout simplement impensable ». L. J. B.
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