La Grèce se veut bonne élève pour Bruxelles

Après avoir été sévèrement critiquée pour ses dérives en matière de gestion des finances publiques depuis le début de l'année, la Grèce pourrait obtenir ses premiers résultats tangibles depuis l'application de son plan de rigueur. Une délégation d'experts de la Commission européenne et du Fonds monétaire international (FMI) est présente à Athènes depuis le 26 juillet pour établir un premier bilan de la situation. Si elle doit souligner le point noir que constitue le recouvrement des impôts, elle devrait donner son feu accord au déblocage d'une nouvelle tranche de l'aide de 110 milliards d'euros sur trois ans octroyée à la république hellénique par l'UE et le FMI.Durant le premier semestre, le gouvernement de Georges Papandréou a réussi à diminuer de 45 % les dépenses publiques, grâce à la réduction des salaires dans la fonction publique et à une hausse des taxes. Son objectif est de ramener le déficit public de 13,6 % du PIB en 2009 à 8,1 % cette année et 7,6 % en 2011. Mais le chemin à parcourir s'annonce périlleux. D'abord parce que les perspectives de croissance de la Grèce restent fragiles. Cette année, le PIB devrait se contracter de 4 % selon Bruxelles, un chiffre jugé pessimiste par certains économistes qui tablent davantange sur ? 3,5 %. Au premier trimestre, il a reculé de 2,5 % sur un an. Signe timide d'amélioration, l'indice de l'activité manufacturière s'est amélioré, passant de 42,2 en juin à 45,3 en juillet, mais il reste sous les 50 points, indiquant une récession. Inflation à 5,2 % en juinEn outre, l'augmentation des taxes sur nombre de produits qui devrait se poursuivre dans les prochains mois a ravivé l'inflation, qui a atteint en juin 5,2 %. Et le nombre de chômeurs est à son plus haut niveau depuis dix ans. Cette situation alimente la contestation. Si la grève dans le secteur de la distribution de carburant qui avait entraîné notamment une pénurie d'essence dans le pays a pris fin, en revanche d'autres secteurs pourraient prendre le relais. Le ministre des Finances, George Papaconstantinou veut en effet faire sauter le numerus clausus de nombreuses professions comme les pharmaciens ou encore les architectes. « Parce que les prix doivent baisser », a-t-il argumenté devant les députés la semaine dernière, il est nécessaire d'introduire de la concurrence dans ces services. Quitte à menacer de recourir à la justice comme ce fut le cas pour le conflit dans la distribution de carburant.
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