Les syndicats peinent à bâtir leur riposte

SocialDans l'immédiat, gouvernement et patronat peuvent être sereins. Les organisations syndicales ne sont pas en mesure d'organiser une rentrée sociale « chaude ». Le contexte est, en effet, très différent de celui d'il y a douze mois. Après ses premiers succès, l'intersyndicale a subi un échec lors de sa dernière manifestation unitaire en juin. Échec lié à la lassitude des salariés, mais aussi aux premières divisions apparues dans le mouvement syndical. Au printemps, FO a semé le trouble en réclamant une journée de grève qu'ont refusée les autres. Fin août, les retrouvailles publiques de François Chérèque et Bernard Thibault ont aussi ravivé la ranc?ur des petits syndicats contre la CFDT et la CGT, à l'origine de la réforme de la représentativité qui déstabilise la CFTC, la CFE-CGC et FO.LassitudePreuve de ces tensions, les huit organisations ont beaucoup de mal à trouver une date pour coordonner leurs futures actions de mobilisation. Le manque d'enthousiasme de certains syndicats n'y est sans doute pas étranger. « Si on voulait vraiment se réunir, on aurait déjà trouvé une date. En tout cas, il ne faut pas que les salariés soient pressés d'être défendus », regrette un membre de l'intersyndicale. Hier, à la CGT, Bernard Thibault voulait croire à un déblocage rapide au sein de l'intersyndicale. « Nous faisons tout notre possible pour obtenir une rencontre dans le courant de la semaine prochaine », a indiqué le secrétaire général à l'occasion de sa conférence de presse de rentrée. Et de réitérer sa proposition de mobiliser le 7 octobre prochain, à l'occasion de la « journée mondiale du travail décent » montée à l'initiative de la Confédération internationale des syndicats (CSI). L'an dernier, la première édition de cet événement, à laquelle s'étaient associés les syndicats français, avait marqué le coup d'envoi des grandes mobilisations de janvier et de mars où plusieurs millions de personnes étaient descendus dans la rue pour réclamer au gouvernement et au patronat une « autre politique contre la crise ». Cette fois, l'initiative de la CGT ne suscite guère l'enthousiasme : « Si une manifestation est décidée, nous irons. Mais je ne pense pas que nous aurons un monde considérable sur ce type d'action », regrette un membre de l'intersyndicale.Mais ces divisions des premiers jours de septembre ne présagent en rien de l'évolution du climat social dans les prochains mois. Il pourrait, en effet, se durcir très vite tant l'emploi ? et tout particulièrement celui des jeunes ? reste au c?ur des préoccupations des Français. Agnès Laurent
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