Fessenheim : les « anciens » directeurs de centrales donnent de la voix

La décision annoncée mi septembre par François Hollande de fermer la centrale de Fessenheim fin 2016 n’en finit pas d’indigner chez EDF. Après l’initiative des directeurs de centrales qui ont exprimé par écrit leur soutien aux salariés de la centrale alsacienne, cette fois ce sont 30 anciens directeurs des sites nucléaires français qui s’indignent. « Cette décision est complètement absurde. Elle va mettre 2.200 salariés d’EDF sur le carreau ou plutôt éviter 2.200 recrutements chez EDF, sans aucune justification rationnelle, ni en terme de sûreté, ni au niveau économique, ni en terme de capacité de production. C’est une décision purement politicienne », dénonce l’ancien patron de la centrale du Bugey, Jean Fluchère. « Nous sommes assez grands pour dire que c’est idiot », ajoute-t-il. Dans un communiqué, les trente retraités d’EDF rejettent l’argument de l’obsolescence de Fessenheim, pourtant la plus ancienne centrale française, en affirmant notamment que « la centrale de référence [du parc français], construite sous licence Westinghouse aux USA, Beaver Valley 1, qui a démarré un an avant Fessenheim 1, a reçu une autorisation de fonctionnement pour une durée de 60 ans de la part de l‘Autorité de Sûreté des USA ». En France, l’Autorité de sûreté a donné en juillet 2011 son feu vert pour une prolongation de dix ans de la durée de vie de la tranche 1 (de trente à quarante ans) et instruit actuellement le dossier pour la tranche 2. Le silence de Proglio est \"normal\"Les directeurs à la retraite, qui affirment que leur prise de position n’est pas téléguidée par EDF, rappellent en outre que les deux réacteurs de Fessenheim rapportent 400 millions d’euros par an à EDF en excédent brut d’exploitation, selon les calculs de la cour des comptes. Quant au silence obstiné de Henri Proglio sur ce sujet, « il est normal », estime Jean Fluchet. « Le PDG d’EDF est nommé par l’Etat, propriétaire à 85% d’EDF. Il est donc tenu à un devoir de réserve sur les décisions de son actionnaire. Cela s’est toujours pratiqué, même du temps de Pierre Delaporte ou Marcel Boiteux », ajoute Jean Fluchet. Henri Proglio ne garde donc pas le silence pour sauver son siège, selon l’ancien patron du Bugey, « l’avenir d’Henri Proglio est derrière lui. S’il était démis manu militari de ses fonctions, il s’en remettrait très facilement », croit savoir le retraité.  
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