Le suisse UBS peine à retrouver le chemin des profits

quePetit à petit, UBS remonte la pente. En perte de 1,4 milliard de francs au deuxième trimestre, le numéro un de la banque suisse a présenté hier un résultat déficitaire de 564 millions de francs suisses (373 millions d'euros) pour les trois derniers mois. Malgré cette évolution favorable, l'annonce a été lourdement sanctionnée par les marchés (- 5,76 %, à 16,35 francs), qui anticipaient une perte de 511 millions de francs (consensus AWP). Surtout, les analystes ne s'attendaient pas à un tel niveau de sorties de capitaux en gestion de fortune. Sur les trois derniers mois, 26,6 milliards de francs ont quitté les caisses d'UBS, contre 22,3 milliards au trimestre précédent. Au total, la banque a enregistré une décollecte nette de 56,1 milliards depuis le début de l'année. « La preuve que l'hémorragie n'est pas stoppée, et qu'UBS souffre encore des retombées de l'affaire de fraude fiscale aux États-Unis », remarque Jean Sassus, analyste chez Raymond James.manne précieuseToutefois, les sorties observées restent mesurées par rapport à la masse d'actif sous gestion du premier banquier privé de la planète (1.676 milliards de francs). D'ailleurs, l'activité de gestion de fortune reste largement bénéficiaire, à 902 millions de francs. Près de 200 millions de plus qu'au trimestre précédent. Une manne précieuse pour la banque, dont les comptes dans l'activité de marché restent dans le rouge (? 1,37 milliard de francs), malgré de très bonnes performances sur les activités de taux et de matières premières. UBS a été lourdement pénalisée par une charge de 1,44 milliard de francs liée à un ajustement dans ses comptes de la valeur de sa propre dette. Un élément « exceptionnel », d'après la banque, qui devrait l'affecter de nouveau à la fin de l'année, à en croire le directeur financier, John Cryan, qui n'a pas donné de détails supplémentaires. « Le chiffre sera probablement similaire à celui du troisième trimestre », estime Jean Sassus. À cette charge de 1,44 milliard de francs s'ajoute une perte de 409 millions liée à la cession de sa filiale brésilienne Pactual en avril et un passif de 305 millions dû à la conversion des obligations convertibles détenues par la Confédération helvétique.Enfin, si les analystes s'accordent pour dire que le retour d'UBS aux bénéfices n'est qu'une question de mois, reste à savoir s'il se produira au quatrième trimestre. Une chose est certaine, les activités de marché resteront affectées par le resserrement des écarts de taux, et « les sorties de fonds de la clientèle suisse se poursuivront jusqu'à ce que la banque renoue avec la rentabilit頻, dixit John Cryan.Alexandre Maddens
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