Royal Bank of Scotland, en soins intensifs

Un chiffre résume l'ampleur de la catastrophe qui a touché Royal Bank of Scotland : ses actifs toxiques devraient provoquer une perte totale d'environ 60 milliards de livres (67 milliards d'euros) sur l'ensemble de la crise, selon le scénario de base utilisé par Bruxelles révélé hier. « RBS était la banque la plus mal gérée de l'histoire de ce pays », s'emporte Paul Myners, le secrétaire d'État à la City.L'échec de RBS remonte à l'acquisition d'ABN-Amro, au prix fort et au pire moment (automne 2007). Cela a provoqué la pire perte de l'histoire des entreprises britanniques, avec 24 milliards de livres (27 milliards d'euros) en 2008. Au premier semestre 2009, la perte opérationnelle s'élevait encore à 3,3 milliards.Dans ces conditions, Stephen Hester, le nouveau directeur général du groupe, n'a guère le choix et se repose complètement sur l'aide de l'État. Sa banque va donc recevoir une nouvelle injection de 25,5 milliards de livres de Downing Street. Contrairement à Lloyds, il est forcé d'accepter le plan de garantie des actifs toxiques. Tout juste a-t-il légèrement réussi à l'alléger. Il devait initialement y mettre 325 milliards de livres d'actifs ; ce ne sera finalement « que » 282 milliards de livres, l'équivalent de 20 % du PIB britannique.Face à une telle aide de l'État, Bruxelles a choisi d'avoir la main lourde. La commission impose que RBS vende plus de 300 agences bancaires, ses activités d'assurance (Direct Line, Churchill?), son système de paiement par cartes bancaires, son activité de courtage de matières premières (RBS Sempra Commodities). RBS s'engage aussi à limiter son activité de banque de financement.Stephen Hester ne cache pas son agacement : les ventes imposées « sont plus importantes que nous l'avions espér頻. Il ajoute que Neelie Kroes a fait connaître ses exigences « tardivement » : « [Ces décisions] n'ont été prises ni avec l'objectif d'améliorer la concurrence ni de nous rendre capable de rembourser [les contribuables] plus vite et plus facilement. » En d'autres termes, Bruxelles a choisi de faire de RBS un exemple. E. A.
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