L'arrivant : Denis Hennequin, celui qui a fait aimer McDo aux Français

Pour les Américains, il fait un peu figure d'ovni. Que ce soit un Français, issu donc d'un pays culturellement anti-américain, qui ait réussi à faire de la filiale hexagonale de McDonald's puis, à partir de 2005, de la région Europe l'une des plus profitables du groupe, a toujours étonné outre-Atlantique. Denis Hennequin, pourtant, est on ne peut plus français. Ancien élève du lycée Henri IV à Paris, diplômé de droit et d'économie de la faculté d'Assas... Mais il aime aussi l'Amérique, ses groupes de rock, ses motos (Harley, bien sûr), mais aussi son pragmatisme et son efficacité. Sa carrière ? Elle se résume au géant américain du hamburger. Il y entre en 1984. La filiale française ne compte alors qu'une poignée de salariés et moins d'une vingtaine de restaurants. Il se retrouve très vite exilé... à Mulhouse, comme homme à tout faire du McDo local. Retour à Paris, où il participe à l'ouverture de plusieurs restaurants et prend peu à peu du galon, à mesure que le géant américain conquiert l'Hexagone. En 1996, il est nommé PDG de la filiale française. La promotion n'a rien d'un cadeau. McDo est alors en proie à des critiques virulentes. José Bové en a fait le symbole de la malbouffe et d'une mondialisation sans scrupule. Loin de laisser dire et de s'enfermer dans son bureau, Denis Hennequin choisit d'aller au-devant de ses détracteurs. De les écouter. Et de transformer McDo. Bonnes pratiques et « faire-savoir » efficaceIl change les menus, achète au maximum auprès de fournisseurs locaux et le fait savoir, rénove les restaurants. En 2002, il raconte cette transformation dans un livre, « McDo se met à table ». La méthode fonctionne, les Français accourent, et les profits de la filiale s'envolent. Au point qu'en 2005, Denis Hennequin est nommé PDG de McDo Europe, une entité qui a réalisé l'an dernier 9,3 milliards de dollars de chiffre d'affaires et 2,6 milliards de profits. Avec près de 6.800 restaurants et plus de 300.000 employés. Le Français applique à l'Europe la recette qui lui a réussi dans l'Hexagone, laissant notamment une grande marge de manoeuvre à chacun des pays. La Norvège aura donc droit à son Wrap au saumon et la Suisse à son McRösti...À 51 ans, le « Frenchie » va donc quitter McDo pour Accor. Un groupe à l'histoire récente un peu tourmentée où il devrait mettre en oeuvre sa large ouverture d'esprit, sa légendaire décontraction et sa grande expérience de la franchise (plus de 4.000 restaurants McDo en Europe sont des franchisés). De quoi réveiller tous les hôtels ! O. E.
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