L'InterContinental Exchange avait à peine relevé la limite de fluctuation autorisée, mercredi, pour le marché du coton, que le marché à terme flambait une nouvelle fois. Les cours du coton affichent une progression de près de 80 % depuis le début de l'année, avec un nouveau record inscrit mercredi à 1,392 dollar par livre de coton. Du jamais-vu depuis la création du marché, il y a quelque 140 ans. Les récentes fluctuations s'expliquent par une météo chaotique cette année qui a aussi fait bondir les céréales, le sucre ou le caoutchouc. Mais le marché du coton a été particulièrement atteint ces dix derniers jours. Une vague de froid a frappé la Chine, premier producteur mondial avec plus de 31 millions de balles (*) attendues cette année. Et l'impact de cet épisode n'est pas encore très clair. Chacun sait toutefois qu'il vient s'ajouter aux intempéries qui s'étaient concentrées sur le Texas, un autre gros producteur, la semaine dernière.Des tornades de grêle et d'eau ont partiellement inondé des champs, ce qui pourrait être néfaste aux plants. Et un nouveau cyclone en cours de formation au large de Sumatra cristallisait le marché hier : il pourrait mettre en danger une partie de la récolte indienne, second producteur de coton derrière la Chine avec 26 millions de balles attendues selon l'USDA.La tension monteLa tension monte aussi parce que les stocks mondiaux de la fibre naturelle sont au plus bas depuis quatorze ans, alors que la substitution entre fibre synthétique et fibre naturelle est aujourd'hui beaucoup moins courante. « La demande a évolué, et on se retrouve face à un paradoxe : les fibres synthétiques sont à la fois chères en raison des cours élevés du baril de pétrole, et moins recherchées par les consommateurs. » Du côté des autres fibres naturelles, la situation est comparable : la laine flirte avec ses plus-hauts historiques alors que les cheptels de moutons en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Chine sont clairsemés. Au total, la tension est encore montée d'un cran. La Chine, qui absorbe bien plus qu'elle ne produit soit 40 % de la production annuelle, risque de se trouver à court de bobines. La Fédération de la logistique et des achats, qui publie l'indice des acheteurs, a déclaré hier que l'industrie textile faisait face à une « pénurie de matière première». (*) Une balle de coton représente 218 kg.

latribune.fr

03 Nov 2010, 23:23

Partager :