Derrière le soutien de 90 députés PS à Montebourg, une fronde anti-Ayrault ?

 Bien sûr, le député PS Laurent Baumel, l\'un des deux initiateurs de l\'appel à soutenir Arnaud Montebourg dans son combat pour la nationalisation du site de Florange, ne le reconnaîtra pas. Pas aussi clairement. Mais, derrière le texte de soutien au ministre du redressement productif, ratifié par quelque 90 députés socialistes et écologistes, la semaine dernière, il y a bien une contestation grandissante du premier ministre de la part de nombreux parlementaires PS.On sait que les relations de Jean-Marc Ayrault avec Arnaud Montebourg sont au plus mal. Le chef du gouvernement a publiquement désavoué son ministre, vendredi soir, le faisant ensuite quasiment traiter de « zozo » par son entourage, celui-ci affirmant qu\'aucun repreneur ne s\'était jamais manifesté pour Florange.Une occasion manquéeD\'où les éclats de voix téléphoniques, entre les deux protagonistes, samedi matin. Aujourd\'hui, Laurent Baumel refuse donc d\'entrer clairement dans la logique d\'une contestation du premier ministre. Pour autant, il se dit « un peu déçu » par la décision annoncée. « Il y aurait eu une dimension symbolique dans la nationalisation temporaire, importante aujourd\'hui » affirme-t-il. « Personnellement, je suis hanté par la phrase de Lionel Jospin qui avait dit aux ouvriers de Michelin que l\'Etat ne pouvait pas tout, avouant son impuissance. Les salariés, aujourd\'hui pas plus qu\'hier, ne supportent pas cette idée d\'impuissance ». Or, se contenter des nouvelles promesses de Mittal, cela y ressemble sans doute un peu, aux yeux des élus. « On a un peu manqué une occasion d\'envoyer un signal aux salariés » souligne Laurent Baumel.Un \"attentisme\" contestéOff the record, des députés PS vont beaucoup plus loin dans la critique du chef du gouvernement. « Il incarne l\'attentisme, on n\'en peut plus » dit l\'un. Un autre, membre de la direction du PS, ajoute : « son bilan est catastrophique. Déjà, en tant que président du groupe socialiste, il n\'est resté en place que parce qu\'il était le plus petit dénominateur commun. Là, il ne joue absolument son rôle de chef de la majorité. Ses rodomontades, qui masquent mal une certaine faiblesse, n\'y pourront rien... ». Dès mercredi dernier, Arnaud Montebourg, qui avait convié quelques députés PS à Bercy, avait fait part de l\'agacement que suscitait chez lui l\'attitude de Jean-Marc Ayrault. La suite des événements n\'a fait que renforcer cette inimitié, et fait grandir le rejet par la base d\'un premier ministre que certains, suivant en cela Arnaud Montebourg, estiment même sur la sellette.  
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