Les bons côtés de la grippe A

Avec l'an neuf, il nous vient des envies d'optimisme. Si l'on voyait pour une fois le bon côté des choses ? Par exemple, la grippe A. L'épidémie fait flop, c'est plutôt une bonne nouvelle, non ? Il y a eu en France moins de cas et moins de morts que ce qui avait été anticipé, est-ce que par hasard il faudrait le regretter ? L'hiver n'est pas terminé, une seconde flambée épidémique n'est pas à exclure, mais déjà certains expriment leur déception : tout ça pour ça ! La France aurait poussé trop loin le principe de précaution et mal calibré sa réponse face au danger. Le coût de l'opération « Adieu grippe A » serait exorbitant. De source officielle, il s'établit à 1,5 milliard d'euros ? 2 milliards si l'on y ajoute l'achat massif de Tamiflu, cet antiviral dont la France est l'un des plus gros acheteurs au monde. En échange de cette énorme facture, qu'avons-nous ? Un gaspillage monstrueux ? Réponse : non accepté. Parmi les bonnes choses que la France s'est offertes pour ce prix, il y a d'abord une campagne de sensibilisation sur l'hygiène. Les garçons de 14 ans se lavent ou se désinfectent les mains dix fois par jour, c'est dire le chemin parcouru. On a appris bien des choses sur les laboratoires pharmaceutiques : qu'ils savent produire beaucoup et très vite, mais aussi qu'ils sont comme postérieur et liquette avec les décideurs de la santé publique. Nous avons progressé dans l'analyse du principe de précaution : les Français attendent de l'État qu'il l'applique en lançant la vaccination de masse, mais ils l'appliquent aussi eux-mêmes en choisissant en nombre de ne pas se faire vacciner, parce qu'on ne sait jamais. Nous avons constaté que l'administration avait du mal à suivre : des centres de vaccination attendent le client, tandis que des patients attendent l'arrivée des bons de vaccination. L'effet keynésien de la grippe A, qui fait tourner la machine économique en pleine crise, a déjà été souligné ici. En revanche, son effet ricardien reste à confirmer : en creusant la dette, va-t-elle inciter les Français à épargner davantage ? Bref, H1N1 fait progresser le savoir ? et l'économie de la connaissance, ça coûte. [email protected] sophie gherard
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