2010 sera à n'en pas douter une année bien remplie pour Areva et la présidente de son directoire, Anne Lauvergeon, donnée cent fois partante par la rumeur mais toujours bien arrimée à son poste.D'un point de vue financier, Areva s'est montré assez optimiste. À l'occasion de la publication de ses résultats annuels, le groupe a indiqué tabler en 2010, sans les chiffrer, sur une croissance « significative » de son carnet de commandes et de son chiffre d'affaires, une « progression » du résultat opérationnel et « une forte progression » du résultat net part du groupe. Mais Areva devrait également régler cette année, ou voir se régler, différentes questions capitalistiques. L'État doit ainsi arrêter au premier semestre les modalités de l'augmentation de 15 % du capital du groupe, a souligné jeudi Anne Lauvergeon. Selon des sources proches du dossier, le japonais Mitsubishi et les fonds souverains du Koweït et du Qatar seraient les trois investisseurs actuellement en négociation. Autre dossier pour le groupe, la fixation des conditions de rachat par Areva des 34 % détenus par l'allemand Siemens dans sa filiale de réacteurs Areva NP : le sujet est actuellement entre les mains d'un cabinet d'expertise britannique, qui devrait s'exprimer sur le sujet au premier semestre 2010, a souligné Anne Lauvergeon. La vente au FSI des 26 % détenus dans le groupe minier Eramet semble en revanche dans l'impasse, en raison d'une différence d'appréciation significative de la valeur de cette participation entre les parties vendeuses et acheteuses. Enfin, la cession de la division T&D à Alstom et Schneider devrait normalement être finalisée avant la fin du premier semestre.DérapagesLe groupe nucléaire a, par ailleurs, terminé l'exercice 2009 avec des performances positives, malgré le contexte macroéconomique. En excluant l'activité T&D, Areva a vu son carnet de commandes progresser de 1,8 %, à 43,3 milliards d'euros, une croissance toutefois sensiblement moins dynamique que celle enregistrée en 2008, de 21,1 %. Son chiffre d'affaires a avancé de 5,4 %, atteignant 8,53 milliards d'euros. Le résultat opérationnel du groupe est revenu dans le vert, profitant de l'absence de nouvelles provisions passées au second semestre pour couvrir les dérapages de la construction de son EPR finlandais. Le résultat opérationnel a atteint 97 millions d'euros, amputé tout de même des 550 millions de provisions passées au premier semestre, contre une perte de 143 millions un an plus tôt. Le principal contributeur au résultat a été la division Amont, qui intègre l'extraction d'uranium, dont le groupe est devenu le premier producteur mondial cette année, et son enrichissement. Enfin, le résultat net a atteint 552 millions d'euros, en recul de 7 %. Olivier Hensge

latribune.fr

04 Mars 2010, 23:18

Partager :