Mobile : pour la première fois, même les recettes de la « data » baissent

Environ une demi-heure d\'appels en plus par client et par mois, 30 SMS en plus, et un volume de données en croissance de 70,4% : tous les indicateurs de consommation du marché mobile français sont à la hausse sur l\'ensemble de l\'année 2012, comme le montre le tout dernier observatoire des communications électroniques de l\'Arcep, publié ce jeudi soir. Mais cette explosion des volumes ne compense pas la forte baisse des prix, impulsée par l\'arrivée de Free Mobile et la généralisation des offres illimitées. Ainsi, pour la première fois, le revenu du transport de données est en recul, de 2,2%, au quatrième trimestre, à 1,3 milliard d\'euros. La baisse est même de 4% par rapport au trimestre précédent. En cause, d\'une part la chute des revenus tirés des SMS et MMS (-11,3% à 597 millions d\'euros au quatrième trimestre après -3,6% au troisième) qui sont devenus une commodité, et d\'autre part la baisse des revenus de la « data » stricto sensu de 1,8% entre le quatrième et le troisième trimestre, à 704 millions d\'euros.La plus forte croissance des minutes d\'appels consommées depuis 8 ansLa facture moyenne des Français en téléphonie mobile a ainsi baissé de 14,5% en un an à la fin de 2012 pour descendre à 20,6 euros, quand elle flirtait avec les 28 euros courant 2008. Les Français paient moins cher tout en se servant plus de leur téléphone : ils ont appelé 2 heures 49 par mois au quatrième trimestre (+22% en un an, soit le taux le plus élevé constaté en huit ans) et ont envoyé 253 SMS (+13,7%). Les forfaits illimités ont clairement libéré les usages, puisque les appels vers les clients abonnés à un autre opérateur mobile continuent de bondir (+44,3% en un an) et dépassent désormais les communications sur le même réseau (13,1 milliards de minutes contre 12,4 milliards) qui progressent modestement (+4,6%).Renverser la tendance avec la 4G, un défi pas gagné d\'avanceCe nouvel indicateur sur la baisse des revenus « data » matérialise, s\'il était besoin, cette difficulté des opérateurs mobiles à monétiser l\'Internet mobile, qui représente pourtant de l\'ordre de 80% du trafic mais seulement 30% de leur chiffre d\'affaires (en incluant les SMS). La croissance des revenus de la « data » avait déjà commencé à se tasser, passant de plus de 20% en 2011 à moins de 10% depuis le quatrième trimestre 2011. On comprend mieux l\'empressement des opérateurs à vouloir inverser la tendance et « recréer de la valeur » avec la 4G, mais aussi l\'ampleur du défi pour y parvenir.D\'ailleurs, les analystes financiers restent circonspects sur la marge de manœuvre des opérateurs. Ainsi ceux de JP Morgan se disent « sceptiques sur la capacité de France Télécom à augmenter les prix de la 4G étant donné la pression concurrentielle sur le marché français du mobile » : Orange espère en effet vendre la 4G à 10 euros à partir de janvier, mais l\'offre gratuitement à ses clients haut de gamme et la propose en option à 1 euro jusqu\'à la fin de l\'année comme « une offre de bienvenue » en attendant d\'avoir une couverture plus étendue de la population (moins de 10% actuellement, au moins 30% fin 2013). Bouygues Telecom a annoncé un surcoût d\'environ 5 euros par mois, tandis que SFR l\'offre sans supplément pour l\'instant. Les analystes d\'Oddo considèrent eux aussi qu\'il est « encore prématuré de savoir si France Télécom pourra effectivement faire passe un incrément de prix de 10 €/mois sur la 4G l\'année prochaine. »
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