Dernier exercice record pour Alstom

La courbe ascendante des résultats d'Alstom, sauvé de la faillite en 2003 par Patrick Kron avec le soutien de l'État français, va marquer le pas. Après avoir décroché une nouvelle hausse de son bénéfice net en 2009-2010 (+ 10 %, à 1,2 milliard d'euros), le fabricant de trains et de centrales électriques devrait, à son tour, être rattrapé par la crise. Le recul de 39 % de ses prises de commandes lors des douze derniers mois va impacter les deux prochains exercices, a prévenu le groupe mardi.« Après un point-bas au premier semestre 2009-2010, la demande va progressivement se relever, mais le niveau de reprise est médiocre, a expliqué Patrick Kron. Même si les appels d'offres en cours restent nombreux, il est encore difficile d'évaluer à quel moment et avec quelle amplitude la reprise attendue aura lieu. L'attentisme reste de mise chez nos clients, surtout dans le secteur de l'énergie. » Conséquence : le PDG table pour le prochain exercice sur un chiffre d'affaires en retrait par rapport aux 19,6 milliards d'euros engrangés cette année (+ 5%). Et surtout, il prévoit, pour les deux prochaines années, une contraction de la marge opérationnelle d'Alstom « entre 7 % et 8 % » à comparer au niveau record de 9,1 % enregistré cette année.Pour atteindre ce résultat, Alstom prévoit notamment de nouvelles fermetures d'usines et des baisses d'effectifs sur certains sites, après celles intervenues en République tchèque, en Chine, aux États-Unis et au Brésil cette année. « Nos charges de restructuration seront l'an prochain supérieures aux 100 millions d'euros enregistrés en 2009-2010 », a déclaré Patrick Kron. Les effectifs globaux du groupe ont baissé de 6 % ces douze derniers mois.« puissance de feu »La chute des prises de commandes sur l'exercice (? 10 milliards d'euros en tout, ? 43 % dans l'énergie, ? 32 % dans le transport) a d'ores et déjà fait fondre la trésorerie dégagée, de 1,5 milliard à 185 millions d'euros. « Les avances clients ont diminué de près de 1,5 milliard d'euros », précise Patrick Kron. « Nous gardons une véritable puissance de feu avec 5 milliards de trésorerie nette et de dette bancaire », a-t-il cependant martelé. Ce trésor de guerre va notamment servir à payer le rachat en cours de l'activité T&D (transmission et distribution) d'Areva. Alstom ne reprend que la partie haute tension, soit les deux tiers de l'entité totale achetée 4,1 milliards d'euros par Alstom et Schneider. Cette opération pourrait également peser sur les résultats du groupe à court terme. « C'est une activité qui connaît un environnement commercial difficile, avec de fortes pressions sur les prix, une concurrence active et une demande hésitante à certains endroits. Il n'est pas impossible que ce soit légèrement dilutif en termes de marges l'année 1 », a précisé Patrick Kron.Ce rachat, que le PDG espère voir bouclé « courant, voire fin mai », reste dans l'attente de feu vert des autorités de la concurrence de plusieurs pays dont la Chine, l'Afrique du Sud et la Russie. Celui de Bruxelles a été obtenu. « Dès que nous serons dans les murs, nous mettrons en oeuvre sans délai le partage prévu » des activités avec Schneider, a-t-il ajouté.
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