Le moral des patrons des PME au plus bas, que faire ?

Les records sont faits pour être battus. Certes. Toutefois, certains records ne méritent pas vraiment d\'être salués. Dans le domaine économique par exemple, voir la confiance des chefs d\'entreprises plonger à des niveaux inédits est tout sauf une bonne nouvelle. Or, en mai, le baromètre La Tribune-LCL réalisé par Ipsos, et qui mesure la confiance des dirigeants de PME, a de nouveau chuté pour atteindre à 83 un plancher inédit depuis la création de cette enquête d\'opinion en 1992.Tous les indicateurs sont désormais dans le rouge : la demande est faible, quand elle ne s\'effondre pas comme c\'est le cas de la consommation, et les perspectives d\'investissement et d\'embauches sont au plus bas. \"Le nombre de salariés est en baisse pour atteindre son plus bas niveau depuis octobre 2010\", constate Yves Fradier, directeur de clientèle chez Ipsos. Quant aux efforts du gouvernement en faveur des entreprises, il sont de plus en plus mal jugés.Bénéficier immédiatement du CICE intéresse peuPlus grave, la confiance des chefs d\'entreprises est si faible qu\'elle semble les tétaniser. Un exemple ? Seuls 7% des 300 dirigeants interrogés ont demandé un préfinancement du crédit d\'impôt compétitivité et emploi (CICE) aujourd\'hui distribué par Oseo et par la plupart des banques commerciales. Effectif depuis le 1er janvier 2013, le CICE est disponible pour les entreprises imposées d\'après leur bénéfice réel et soumises à l\'impôt sur les sociétés ou à l\'impôt sur le revenu. Il s\'applique quel que soit le mode d\'exploitation de ces entreprises et quelle que soit la catégorie d\'imposition à laquelle elles appartiennent, dès lors que ces entreprises emploient du personnel salarié. Il permettra à 1,5 million d\'entreprises d\'acquérir une créance fiscale de 13 milliards d\'euros dès 2013, et de 20 milliards dès 2014. En 2013, première année de montée en charge, le taux applicable est de 4% de la masse salariale brute supportée au cours de l\'année pour les rémunérations inférieures ou égales à 2,5 SMIC. Il atteindra 6% dès 2014. Ses règles sont les mêmes que celles des allègements généraux de cotisations sociales et du crédit d\'impôt recherche, deux dispositifs déjà bien connus des entreprises.Un autre exemple ? Alors qu\'Euronext vient de lancer EnterNext, sa nouvelle bourse des PME et des ETI, seuls 31% des chefs d\'entreprises se déclarent prêts à ouvrir le capital de leur entreprise pour accélérer son développement.Exporter n\'est pas une véritable optionLe développement à l\'international peut-il être une solution ? Les acteurs regroupés sous le label bpifrance export, tels Ubifrance, Coface ou les conseillers du commerce extérieur ont encore beaucoup d\'efforts à fournir pour convaincre les entrepreneurs de se lancer à l\'export.Certains clichés ont la vie dure. Et on peut comprendre pourquoi. Seuls 43% des dirigeants déclarent utiliser l\'anglais dans le cadre de leurs activités professionnelles. Autre enseignement de ce baromètre, 36% des entreprises ont une activité à l\'international. Résultat, si les TPE-PME-ETI constituent la très grande majorité de 115.000 exportateurs tricolores, force est de constater que leur nombre est relativement insuffisant puisque l\'on dénombre 2,2 millions d\'entreprises en France\" En somme, les résultats de la livraison de mai confirment le caractère toujours dégradé de la conjoncture française au deuxième trimestre. Quelques signaux d’amélioration sont perceptibles - et également observés dans les enquêtes nationales de l\'Insee -, mais ils restent très fragiles et devront être confirmés ces prochains mois pour constituer une réelle embellie. Dans cette logique, nous prévoyons une stabilisation du PIB au deuxième trimestre\", anticipe Axelle Lacan, économiste chez LCL. 
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