Le contexte se prête aux acquisitions gagnantes

A l'heure où la communauté financière s'inquiète de voir poindre un scénario économique en W, les entreprises ne coupent pas les vannes de l'investissement pour autant. Au contraire, une poussée de fièvre acheteuse frappe le compartiment des sociétés cotées depuis quelques mois. De Paris à Wall Street, les annonces d'opération de croissance externe se multiplient. Vendredi, Google et Walt Disney ont ainsi dévoilé, pêle-mêle, leur intention de réaliser des acquisitions d'envergure. Dans le secteur des logiciels d'information pour le premier et dans le domaine de l'édition de jeux vidéo pour le second. Le même jour, le marché prêtait à Sanofi-Aventis des vélléités de croissance externe aux Etats-Unis alors que le laboratoire vient juste de mettre la main sur la société biopharmaceutique TargeGen. Du côté des valeurs moyennes, Bureau Veritas et CGG Veritas (ex Géophysique) ont également communiqué sur des projets de rachats au cours des deux derniers mois. Souvent d'ailleurs, les investisseurs apprécient la nouvelle. Selon Jérôme Hervé, directeur associé au Boston Consulting Group, « il existe une forte corrélation entre la réaction des marchés à court terme et la probabilité de création de valeur à long terme ». En clair, le contexte paraît plus que jamais propice aux opportunités de croissance externe bon marché. Et cela avec de grandes chances de valoriser ses emplettes. D'après une étude réalisée par le BCG et recensant 3.500 opérations de fusions-acquisitions depuis 1992, le coeffincient de création de valeur entre le bas et le haut de cycle avoisine 12 %.Expliquer au march髠Les opérations de croissance externe sont généralement de moyenne, voire de petite taille et s'inscrivent davantage dans un schéma de consolidation de parts de marché que de diversification » glisse Jérôme Hervé. Pour lui, « certaines sociétés sont suceptibles de vouloir faire respirer leur portefeuille et de céder des actifs ». Sachant que les prédateurs ont généralement les moyens de leurs ambitions. Le rapport de BCG montre que les acquéreurs ayant procédé à des rachats en période récessioniste disposaient d'un niveau de trésorerie équivalent à 17 % de leur capitalisation boursière. Le chiffre n'est que de 8 % dans les phases d'euphorie économique. Selon les experts, les cibles sont financièrement plus vulnérables en période de bas de cycle. Leur marge d'exploitation y stagne à 6,6 % contre 10,3 % au moment des transactions opérées lors des phases de pics conjoncturels. Le climat actuel se prête donc à la poursuite d'opération de croissance externe créatrice de valeur pour les actionnaires des sociétés les plus conquérantes pourvu qu'elles sachent expliquer au marché tout l'intérêt stratégique de leurs emplettes. F. M.
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