Le coût des incendies en Russie s'annonce élevé

Le mois d'août est connu comme le mois des catastrophes en Russie et le cru 2010 ne fait pas exception. Mardi, le président Dmitri Medvedev a décrété l'état d'urgence dans sept régions, dont celle de Moscou. La pire sécheresse qu'a connu, le pays depuis 50 ans est à l'origine d'environ 1.200 incendies, dont beaucoup ne sont toujours pas maîtrisés, qui ont ravagé une superficie de près de 667.000 hectares. Mais les dégâts ne touchent pas que l'agriculture. Des villages entiers ont été rayés de la carte. Les autorités ont déjà enregistré 48 morts dus aux incendies et refusent obstinément de révéler à la presse le nombre de personnes décédées à la suite des grandes chaleurs (entre 35 et 40° depuis le début du mois de juillet). Les hôpitaux en particulier ont reçu pour consigne de refuser de répondre aux questions des journalistes sur ce sujet. La Russie n'a jamais subi des températures aussi élevées. Or la situation pourrait empirer puisque les services météorologiques annoncent des températures encore plus chaudes pour cette fin de semaine : entre 40° et 42°. Très alarmiste, le ministère des Situations d'urgence « se prépare au pire » et se plaint des moyens très insuffisants qui ont été alloués aux services anti-incendies en début de saison. 170.000 pompiers et divers personnels sont sur le pied de guerre pour lutter contre les 520 incendies recensés mardi. Le gouvernement a évalué le coût des dégâts à 165 millions d'euros, un coût qui devrait s'alourdir alors que le nombre de départs d'incendies est largement supérieur à celui des feux circonscrits. Les abords de grandes villes comme Moscou ou Voronej sont menacés par les flammes. Les autorités s'inquiètent en particulier du sort de Sarov, où un centre de recherche nucléaire ultra-secret est encerclé par les flammes.2.000 logements détruitsNon moins préoccupantes sont les conséquences de la destruction des 2.000 logements partis en fumée et du sort des 5.000 personnes évacuées. Le Premier ministre Vladimir Poutine a intimé l'ordre aux gouverneurs régionaux de reconstruire l'ensemble de logements détruits d'ici au 1er novembre prochain (pour reloger exactement 2.885  personnes). Une tâche titanesque qui s'annonce compliquée par la lenteur proverbiale de la bureaucratie russe. Pour la mener à bien, les régions sont exceptionnellement autorisées à choisir un seul et unique constructeur, pour éviter les 45 jours de procédure réglementaire sur les appels d'offres. Mais dans un pays rongé par les liens incestueux entre pouvoir et affaires, malversations et logements jamais achevés, les délogés ne sont pas au bout de leurs peines.
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