Air France lance un plan de départs volontaires

Chômage partiel et/ou départs volontaires à la rentrée. Des deux mesures sociales étudiées en juin par la direction d'Air France (« La Tribune » du 20 juin) pour septembre dans le but de s'adapter à la baisse d'activité, une seule est pour l'heure enclenchée : les départs volontaires. Hier, à Roissy, lors d'une réunion extraordinaire du comité central d'entreprise (CCE), le directeur général d'Air France-KLM et d'Air France, Pierre-Henri Gourgeon, a annoncé la mise en ?uvre d'un projet de plan de départs volontaires de l'ordre de 1.500 postes, l'équivalent de 2,4 % des effectifs d'Air France (hors filiales), qui compte 63.000 personnes. Cette mesure doit faciliter l'objectif de 3.000 suppressions de postes sans licenciement pour l'exercice en cours, qui s'achève fin mars.Les discussions avec les syndicats sur le calendrier et les modalités commenceront la semaine prochaine. Le projet, qui doit exclure les pilotes et les mécaniciens, doit être présenté lors du CCE du 21 octobre.De sources syndicales, la direction a indiqué hier que le chômage partiel était écarté pour l'instant. L'annonce a soulagé FO, pour qui le chômage partiel était considéré comme « l'ultime recours avant des licenciements ». Un bilan du plan de départs volontaires sera fait au printemps 2010. Si le nombre de départs souhaités n'était pas atteint ou si la situation économique n'a pas évolué favorablement, la réflexion sur le chômage partiel reviendrait sur la table. Selon un analyste, la mesure pourrait générer 100 millions d'euros d'économies à Air France en année pleine.Le SNPNC, un syndicat des hôtesses et stewards, a déjà prévenu que « si l'enveloppe offerte aux partants n'est pas suffisante, la direction aura du mal à faire le plein ». « Sous l'ère de Christian Blanc au milieu des années 1990, les départs volontaires avaient connu un grand succès alors qu'Air France était quasiment en cessation de paiement, aujourd'hui la crise mondiale peut freiner les départs », estime le SNPNC.le moyen-courrier viséDepuis plus d'un an, Air France a gelé les embauches et n'a pas remplacé les départs naturels,pour répondre à l'ampleur de la crise qui touche le transport aérien. Celle-ci est sans pitié pour Air France-KLM. Au cours des six premiers mois de l'année (qui correspondent au quatrième trimestre de l'exercice 2008-2009 et au premier de l'exercice 2009-2010), Air France-KLM a en effet enregistré des pertes d'exploitation de plus de 1 milliard d'euros.Pour lutter contre la baisse d'activité, le groupe réduit ses capacités. Dans le cas d'Air France, elles seront diminuées cet hiver de 5 %. Dans le cargo, une « restructuration est en cours ». Elle s'accompagne « d'une baisse d'activité de l'ordre de 15 % ». Mais le gros dossier stratégique est ailleurs. Il vise à la refonte de son modèle moyen-courrier.
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