La crise du crédit inflige à Coface une perte historique

Particulièrement exposé à une crise du crédit qu'il qualifie d'« historique », Coface Holding a subi au premier trimestre des pertes tout aussi historiques. Le spécialiste français de l'assurance-crédit (activité qui consiste à garantir les sociétés contre le risque de défaut de paiement de leurs clients) a annoncé hier une perte nette de 103 millions d'euros, contre un profit de 95 millions un an plus tôt. L'explosion des défaillances d'entreprises, avec une moyenne mensuelle de déclarations de menaces de sinistres passée de 92 millions sur les neuf premiers mois de 2008 à 184 millions de janvier à juin 2009, s'explique par la gravité du choc de croissance entre 2007 et 2009, que la filiale de Natixis estime désormais à 6,2 points, du jamais-vu depuis la Seconde Guerre mondiale. Résultat, le ratio de sinistres à primes s'est envolé, passant de 55 % début 2008 à 116 % ce semestre, avec une dégradation plus marquée encore sur les sociétés françaises (155 %). Et le bout du tunnel est encore loin, puisque, selon Coface, le coût total, pour les fournisseurs, des défaillances d'entreprises françaises a continué à augmenter en juillet, à 550 millions contre moins de 450 millions par mois au deuxième trimestre.Face à une situation aussi dégradée, Coface s'est employé à réduire son profil de risque en jouant sur deux leviers : la diminution de 80 % des encours non notés, sur lesquels il contrôle moins bien ses risques, et une baisse de 28 % des encours les plus risqués (catégorie « spéculative »). De quoi réduire de 22 % le total des encours pondérés des risques. Autant de mesures de gestion des risques qui commencent à porter leurs fruits, puisque les menaces de sinistres adressées à Coface se réduisent depuis le premier trimestre, passant d'un pic à 202 millions au premier trimestre à 136 millions en juillet.Cette politique de vigilance accrue permet à Coface d'être « le seul grand assureur crédit à avoir maintenu son encours nominal de garanties », qui progresse même de 3 % sur un an, à 365 millions fin juillet, a souligné le directeur général, Jérôme Cazes.L'assureur crédit s'est aussi attaché à conserver la confiance de ses clients en maintenant une solvabilité solide, avec un capital disponible 3,4 fois supérieur aux exigences réglementaires, après prise en compte de l'augmentation de capital de 50 millions d'euros réalisée par Natixis en juillet.Enfin, pour tirer les leçons de la crise, Coface a annoncé pour novembre une évolution de son offre, avec la possibilité d'augmenter les tarifs en cas de dégradation du risque, plutôt que d'interrompre la garantie.Benjamin Jullienassurance-crédit
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