Pas de chance ! Lancé en Europe juste avant la crise, Infiniti est arrivé au pire moment. Avec de gros véhicules à essence élégants, sportifs et d'excellente qualité, mais voraces et taillés pour le marché américain. Du coup, les débuts de la marque de prestige de Nissan ont été lents. Mais ça va s'accélérer. Grâce, notamment, au partenariat avec Renault, qui fournit un indispensable diesel de 238 chevaux fabriqué à Cléon (Seine-Maritime). « Nous visons un doublement des ventes tous les ans », indique Philippe Saillard, directeur commercial Europe d'Infiniti, qui anticipe « 5.000 unités sur l'exercice fiscal 2010 (1er avril-31 mars 2011), dont 450 en France ». Une goutte d'eau, bien sûr, par rapport aux « 150.000 ventes escomptées cette année dans le monde, dont 100.000 aux États-Unis, 12.000 en Chine, 5.000 en Russie et Ukraine ». Mais, « l'Europe [hors Russie] offre avec la Chine un vrai potentiel de croissance » pour la marque, qui table sur plus de 300.000 ventes annuelles dans le monde à terme.Une électrique en 2013Le constructeur lancera l'an prochain une M35 hybride, grande limousine puissante aux faux airs de Jaguar mais aux émissions de CO2 contenues. Pour 2013, Infiniti prévoit une électrique sur la base de la Nissan Leaf. À cet horizon, une berline compacte thermique dotée d'un diesel Mercedes est aussi en préparation. En vertu des accords entre Daimler et Nissan-Renault, ce véhicule pourrait être développé sur une base allemande.En attendant, Infiniti muscle un réseau de distribution encore réduit à 42 sites en Europe, dont 3 en France. « Nous prévoyons 73 sites en 2012, dont 7 dans l'Hexagone », précise Philippe Saillard. La firme « récupère à 60 % des clients de BMW, Audi et Mercedes ». Orientée très haut de gamme, la marque vend ses véhicules à un « prix moyen de 50.000-55.000 euros en moyenne ». Pourtant, malgré de fortes marges, elle « ne sera profitable en Europe qu'à partir de 2013 ». À cause de ses lourds investissements.

latribune.fr

04 Oct 2010, 23:29

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