Areva et Airbus restent sur leur faim après la signature des contrats chinois

Tapis rouge, escorte de Gardes républicains à cheval. La France a accueilli en grande pompe le président de la République de Chine, Hu Jintao, jeudi après-midi. Outre le volet diplomatique, en particulier un soutien de Pékin aux propositions pour la présidence française au G20, c'est surtout une moisson de contrats franco-chinois qui a été signée pour débuter une visite de trois jours. Les accords totaliseront 14 milliards d'euros selon la vice-ministre chinoise des affaires étrangères, Fu Ying. Pour autant derrière ce chiffre se cachent des déceptions pour les deux contrats phares attendus par Areva et Airbus. Dans les deux cas, ils ont été largement en deçà de leurs attentes. Le constructeur nucléaire français, qui a vendu fin 2007 deux réacteurs EPR à la Chine, espérait en effet signer un protocole d'accord pour deux EPR supplémentaires, à 5 milliards d'euros pièce. D'évidence, les négociations ne sont pas finalisées. Peut être parce que le client, l'électricien chinois CGNPC, est en train de négocier de son côté son tour de table avec EDF, qui détient 33 % des deux premiers EPR, et qui espère prolonger le partenariat. Areva ne ressort pas bredouille pour autant de cette visite présidentielle. Le groupe signe avec CGNPC un contrat de 2,5 milliards d'euros de fourniture d'uranium sur dix ans. Ainsi qu'un accord industriel avec le groupe nucléaire chinois CNNC dans le domaine du retraitement des combustibles usés. « Dernière étape avant un contrat commercial », souligne Areva, contrat évalué à 15 milliards d'euros. grande Déception d'airbusCôté Airbus, on est très loin des 150 appareils espérés. Pékin s'est en effet engagé sur seulement 102 avions (50 A320, 42 A330 et 10 A350,) d'une valeur de 9,9 milliards d'euros au prix catalogue, qu'aucune compagnie ne paie. « C'est une très grande déception », explique une source proche du dossier. « En fait le NDRC, le Bercy chinois ne souhaite plus acheter de gros paquets d'avions. D'autres commandes sont prévues en 2011. » Pis, la commande chinoise est même en deçà. « Sur les 42 A330, 36 avaient été placés en 2007. La commande nette s'élève en fait à 66 avions ». Total envisage d'investir deux à trois milliards d'euros avec un partenaire chinois dans une usine de transformation de charbon. De son côté, l'équipementier télécoms Alcatel-Lucent a signé trois contrats pour 1,1 milliard d'euros. Enfin, l'assureur Groupama a signé un protocole d'accord avec l'industriel aéronautique Avic pour créer une coentreprise chinoise sur les assurances dommages. Ce vendredi, 16 à 18 autres contrats doivent être signés au Medef.
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