« Prescrire », le « Canard enchaîné » de la presse médicale

« Ayatollah du médicament » ou critique salutaire : le mensuel « Prescrire » ne laisse pas indifférent dans le petit monde des praticiens et spécialistes de la santé. Ce mensuel, réputé pour sa liberté de ton, s'énorgueillit d'une totale indépendance. Fondé en 1981, il n'est financé que par ses 29.000 abonnements (en majorité des médecins généralistes et des pharmaciens), et non par des revenus publicitaires ou le financement des laboratoires, au contraire de revues comme « Pharmaceutiques ». « C'est le ?Canard enchaîné? de la presse médicale », confirme un spécialiste du secteur. « Prescrire est particulièrement critique sur les innovations des laboratoires et sur le service médical rendu des médicaments, que la rédaction note sévèrement », souligne un autre. Les 70 journalistes sont en majorité des professionnels de santé, « quasiment tous médecins, pharmaciens, infirmiers ou dentistes », précise le mensuel. « Prescrire » accueille aussi des contributeurs extérieurs. C'est ainsi que, dès 2006, la pneumologue Irène Frachon a attiré l'attention sur le Mediator (molécule benfluorex), s'insurgeant dans un article du maintien sur le marché de cette molécule alors que son cousin l'Isomeride était interdit depuis 1997. Ce franc-parler ne plaît pas à tous. Le laboratoire japonais Astellas Pharma a assigné en justice la revue pour avoir « dénigré » l'utilisation de l'un de ses produits, le Protopic. La décision du tribunal de grande instance de Paris est prévue le 16 février. A. T.
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