AstronomieQuand la Chine sauve une mission spatiale français...

Quand la Chine sauve une mission spatiale françaiseLa mission Space based Variable objects monitor (SVOM) décollera grâce aux financements chinois.En 2015, un satellite bardé de capteurs ultra perfectionnés partira à la recherche des plus anciennes étoiles de l'univers. Cette mission SVOM (Space based Variable Objects Monitor) à l'origine française décollera finalement sous les couleurs franco-chinoises. « Sans la valeur hautement diplomatique d'un projet commun avec Pékin, il y a bien longtemps que notre mission serait tombée à l'eau », confie Bertrand Cordier, responsable du principal télescope de ce projet, ECLAIRs. L'accord a été conclu lors de la visite de Jacques Chirac en Chine en 2006. Pékin apporte la moitié du financement, estimé à 300 millions d'euros, un budget modeste face aux 3,4 milliards du projet Galileo. La Chine achète le satellite - probablement à la France, les discussions sont en cours. la France prend en charge le lancement et les deux pays se partagent la charge de l'équipement scientifique. Le satellite de quatre mètres cubes pistera les « sursauts gamma », les traces d'implosion des étoiles les plus lointaines et donc les plus anciennes. Si l'engin détecte une de ces traces, il mettra en branle les plus grands télescopes du monde via les laboratoires de Saclay, en région parisienne, en moins de trois minutes.Transfert des technologiesLe SVOM sera le premier satellite d'astronomie chinois. Le transfert des technologies vers la Chine n'effraie pas les Français. « Le risque serait de s'isoler, on ne peut pas passer à côté de la nouvelle puissance scientifique et technique qu'est la Chine », estime Jacques Paul, responsable français de SVOM. En revanche, il a fallu remplacer certains composants, notamment américains, parce que la Chine figure sur la liste noire ITAR (International Traffic in Arms Regulations) de la Maison Blanche. Comble de l'ironie, le satellite, propriété de Pékin, ne pourra jamais pénétrer sur le territoire chinois. Emilie Torgeme
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