Cinq dossiers chauds en attente

STRONG>Négociations socialesChangement de présidence ou pas, les négociations sur la nouvelle convention collective devaient s'interrompre de mi-juillet au 15 août. La récente décision de la cour d'appel de Paris donne jusqu'à février 2012 pour achever les discussions. Rémy Pflimlin a l'expérience de négociations musclées avec la CGT du Livre, chez Presstalis, mais il trouvera à France Télévisions un paysage syndical compliqué (les autres syndicats contre la CGT), alors que les instances représentatives de la nouvelle entreprise doivent être élues et que les nouvelles règles sur la représentativité vont faire disparaître plusieurs syndicats. L'équipe Carolis pouvait négocier avec la CGT, qui était en position de signer seule un accord. S'il ne reste que 3 syndicats représentatifs, le jeu d'alliance sera plus complexe. On dit que Rémy Pflimlin viendra avec l'actuel DRH de Radio France, Patrick Papet. Le Syndicat des journalistes avertit : « Les salariés se souviennent d'une période où les « ressources inhumaines » devenaient une logique d'entreprise. » OrganisationLa fusion des chaînes et des 49 sociétés du groupe France Télévisions en une entreprise unique ne sera pas remise en cause. Inscrite dans la loi, elle doit être source de synergies et d'efficacité. Mais les « lobbys » de la création sont montés au créneau contre le « guichet unique » des unités de programmes par genre (fiction, documentaire...), communes à l'ensemble des chaînes. « Pour conforter leur identité, France Télévisions doit mettre en oeuvre une organisation décentralisée », a enjoint lundi la SACD, société d'auteur. Rémy Pflimlin est donc sommé de revoir le réglage de l'autonomie des directions de chaque chaîne en matière de programmes. Même sujet pour les 24 antennes de proximité de France 3, qui rapportent à 4 pôles de gouvernance.Relations producteursL'un des buts de la nouvelle organisation était de limiter le pouvoir des producteurs indépendants sur France Télévisions, en empêchant qu'ils proposent à une chaîne ce qu'une autre leur avait refusé, en négociant sur le coût réel d'un programme, quelle que soit la chaîne qui le diffuse. La personnalité de l'homme de programmes qui accompagnera Rémy Pflimlin sera un indicateur du rapport avec les producteurs. Et elle dira aussi s'il est prêt à chercher auprès d'eux des programmes innovants, pour « prendre le virage de la modernité », une pique d'un observateur contre le « virage éditorial » vers le culturel lancé par Patrick de Carolis et Patrice Duhamel, jugé un peu trop passéiste. Publicité et régie À en croire « Le Monde », Rémy Pflimlin serait partisan d'aller au bout de la suppression de la publicité sur France Télévisions, y compris dans la journée, dès 2012. Devant les parlementaires, inquiets des conséquences de ce nouveau trou dans le budget, il devra justifier sa position. Mais c'est l'Élysée et le Parlement qui trancheront in fine. Si la publicité est supprimée, il devra céder la régie publicitaire et reprendre les négociations avec Stéphane Courbit, producteur de télévision, ami du président, opérateur de paris en ligne. Un dossier qui reste sensible. BudgetTout président de France Télévisions doit batailler avec Bercy. Avec plus de 50 millions d'euros d'avance sur ses prévisions en recettes publicitaires, France Télévisions s'attend à une retenue sur sa dotation budgétaire 2010 de 450 millions. L'an passé, elle s'en était sortie avec une retenue de 35 millions. Cette année, Bercy a prévenu que tout surplus de publicité serait déduit de la dotation. Mais le nouveau président bénéficiera peut-être d'un état de grâce. I. R.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.