Avec la loi de 2009, la nomination des présidents des entreprises de l'audiovisuel public est devenue le fait du prince. Seul le Président décide - pour la forme il propose. Dès lors, on pouvait craindre le ballet des favoris et des courtisans se targuant d'influencer le choix du Château ou distillant les confidences. Crainte fondée à en suivre le feuilleton de ces derniers mois. Certes, l'Élysée assure que la date de nomination a toujours été fixée à « fin juin, début juillet ». Mais après que plus de trente noms ont circulé depuis des mois comme ayant la faveur du Château, le conseiller du prince, Alain Minc, s'était répandu mi-avril : la décision serait prise en faveur de son poulain, le patron d'Europe 1, Alexandre Bompard, également soutenu par Étienne Mougeotte, patron des rédactions du « Figaro ». Fuite contre-productrice : l'amalgame de Bompard à Minc et son allié Stéphane Courbit, deux proches du chef de l'État soupçonnés de vouloir faire main basse sur la régie publicitaire de France Télévisions, a bloqué et la cession de la régie et sa nomination. Du coup, l'autre conseiller, le directeur de cabinet Claude Guéant, après avoir plaidé en vain pour la reconduction de Patrick de Carolis, a poussé le profil consensuel de Rémy Pflimlin et fait fuiter à la presse la semaine dernière que le choix du Président était arrêté. Il s'agissait de calmer les esprits sur une nomination trop politique sur fond d'affaire Woerth-Bettencourt. Mais à trop égréner les informations sur les blogs et sur Twitter, l'absence de communiqué officiel a donné l'impression ces derniers jours d'atermoiements, d'une ultime lutte d'influence... À ce petit jeu, du projet pour France Télévisions, on n'a rien entendu. Du bilan du président sortant non plus. Il se dit seulement que s'il n'avait pas de vrais reproches sur les contenus des antennes et la gestion, le président de la République ne pouvait consentir « l'aveu de faiblesse » d'une reconduction de Patrick de Carolis après deux années de conflit. I. R.
Jeux de COur
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