« Le lanceur chinois joue dans la même division qu'Ariane 5 et Proton »

cite>SES est le leader mondial des opérateurs de satellites. Comment appréciez-vous l'évolution du secteur pour 2010 ?Notre secteur continue à bien se porter. Cela s'explique surtout par une demande qui continue à être portée par l'audiovisuel (75 % de notre chiffre d'affaires), avec notamment l'arrivée de la haute définition et maintenant la 3D. La croissance dans ce secteur se situe vers les 4 % à 5 %. Les besoins de communication à bande large continuent aussi à augmenter tant pour les entreprises que pour les gouvernements. La croissance dépasse les 3,5 %. Plus particulièrement, les besoins en communications mobiles dans le domaine de la défense croissent de l'ordre de 7 %.Pouvez-vous estimer cette croissance à long terme??Nous tablons sur une croissance de 3,5 % par an sur une période allant jusqu'en 2015-2016 sur toutes les applications. Bien sûr avec une croissance plus forte, comme dans bien d'autres secteurs, dans les pays émergents où on voit des taux de croissance entre 4 % et 7 %. En Europe et en Amérique du Nord, les taux de croissance sont en deçà des 3,5 %. En Europe, vers les 2 % et en Amérique du Nord encore plus faible. L'économie américaine - ce n'est pas une surprise - est bien sûr l'économie la plus difficile pour l'instant.Qui dit croissance de l'activité des opérateurs dit investissements dans les satellites. De quel ordre??Pour les trois-quatre années à venir, y compris pour 2010, les opérateurs continueront à commander entre 20 et 30 satellites de télécoms par an. SES va quant à lui augmenter de 30 % ses capacités. Au total avec les satellites à remplacer, nous aurons commandé douze satellites entre 2000 et fin 2014. SES investit 800 millions d'euros par an sur la période 2009-2011. Cela représente à peu près 50 % du chiffre d'affaires annuel. Nous sommes à un sommet en termes d'investissements. À partir de 2012, ce montant va baisser. Dans nos projections, à partir de 2013-2014-2015, on sera à un niveau d'investissements compris entre 15 % et 20 % de notre chiffre d'affaires.Avez-vous des objectifs d'acquisitions, notamment en Asie??On regarde. Nous visons des acquisitions d'opérateurs petits et moyens mais nous ne nous lancerons pas dans une grosse acquisition, les quatre grands opérateurs détenant déjà plus de 70 % de parts de marché. Les opportunités sont limitées à une demi-douzaine. L'Asie, qui est un marché où la fragmentation est la plus forte, peut générer des acquisitions ciblées.SES est-il touché par le nombre limité de lanceurs??C'est effectivement un marché où la demande est plus forte que l'offre. Nous souhaitons avec d'autres opérateurs de satellites - Intelsat, Telesat, Echostar, Inmarsat - que les autorités américaines facilitent la compétitivité de ce secteur en faisant pression sur un retour des lanceurs américains Delta et Atlas sur le marché commercial. Cette action de lobbying porte aussi sur la possibilité des satellites américains et européens, avec des composants américains, d'être lancés sur le lanceur chinois. C'est un dossier très délicat.Le lanceur chinois est-il fiable??Techniquement, du point de vue pourcentage de réussite, oui. Je pense qu'il joue dans la même division qu'Ariane 5 et Proton. D'où la nervosité dans le discours franco-français entre Arianespace et Eutelsat au sujet de l'utilisation du lanceur chinois.Vos projections pour l'année en cours??Nous aurons une croissance de 4 % à 5 % de notre chiffre, qui atteindra 1,8 milliard d'euros. Avec la déconsolidation de ND SatCom, la marge opérationnelle est passée à 75 %. Quant au résultat net, on a vu que, sur les six premiers mois, les frais financiers étaient plus élevés parce qu'on avait refinancé la dette. Ce sont des frais non récurrents. Nous avons restructuré la dette de 2,6 milliards d'euros en 2009 et 2010, et pas plus tard que vendredi dernier. On a maintenant une maturité de la dette excellente. Nous n'avons pas de problème de refinancement dans les années à venir.
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