« Emploi : comment interrompre le grand raté des quinze dernières années ? »

Le nombre de chômeurs en France frôle désormais les 3 millions. En quinze ans, notre pays n\'est jamais parvenu durablement sous la barre des 8%, plafond des très mauvaises périodes pour la plupart des grands pays développés qui, eux, se maintiennent bien en dessous.Le principal échec de nos gouvernants est de n\'avoir réussi à accroître l\'emploi privé qu\'au prix d\'expédients, conduisant à développer essentiellement ce qu\'il convient d\'appeler des « petits boulots ».En effet, pour ce qui est des incitations fiscales aux risques, nécessaires au financement des entreprises à forte croissance et à fort effectif, elles ont toujours été misérables en comparaison avec celles des autres pays qui ont connu de vrais succès : États-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne. Elles ont coûté au Trésor français quatre fois plus cher que leur équivalent anglais, l\'EIS ; sans aucun résultat. Plafonnées à des montants ridicules nos dispositifs ont encouragé une centaine de milliers de contribuables à défiscaliser au hasard en moyenne 6.000 euros pendant que les Britanniques poussaient 10.000 contribuables à mettre en moyenne 100.000 euros dans 2.000 PME à forte croissance par an !Cette absence de clairvoyance d\'une partie de Bercy est totalement incompréhensible si l\'on considère par ailleurs la facilité avec laquelle on a laissé les déficits globaux nous submerger !En réalité, par habitude, le ministère a toujours privilégié les investissements publics qui, pour la plupart, ont été des échecs retentissants. Cela fait aussi partie de l\'échec d\'avoir affublé ces incitations de plafonds ridicules ne pouvant compenser les sanctions qu\'inflige l\'ISF sur ceux qui ont l\'audace d\'investir dans des entreprises à risque. Ainsi, les investisseurs privés ont été poussés par notre fiscalité à investir ailleurs, dans des collections de tableaux ou dans le logement social en Nouvelle-Calédonie, mais pas dans des créations d\'entreprises.Ceci expliquant cela, le nombre des entreprises de taille intermédiaire dont nous manquons tant a très peu augmenté dans notre pays pendant ces quinze ans. Elles restent moitié moins nombreuses en France qu\'en Allemagne ou en Grande-Bretagne.Pendant ce temps, nous avons encouragé la création d\'entreprises sans salarié et les emplois de services subventionnés. Entre 2005 et 2010, environ 350.000 des 700.000 emplois privés créés en France l\'étaient dans les services à la personne contre 50.000 sur 2,3 millions d\'emplois créés en Allemagne. Ces emplois coûtent extrêmement chers au budget sans contribuer au développement de notre économie.Le constat d\'échec des différentes politiques menées ces quinze dernières années laisse perplexe sur la stratégie conduite par le gouvernement actuel. En effet, l\'attitude de nos dirigeants vis-à-vis de ceux qui prennent des risques, investissent et créent des emplois en France, entrepreneurs et actionnaires, instaure un climat de défiance qui ne permettra pas de changement sur ce qui est l\'échec le plus grave des quinze dernières années.Si le nouveau gouvernement ne réalise pas, qu\'en dehors de quelques domaines comme les industries de souveraineté et les industries en général, la clé de l\'emploi réside dans les créations d\'entreprises à forte croissance et que les seuls qui se sont avérés capables d\'utiliser efficacement l\'épargne nationale sont les investisseurs privés, il est à craindre que le chômage ne fasse que se développer. D\'ailleurs, dans l\'état actuel de notre économie, il est malheureusement prévisible que nous ne puissions plus fournir assez d\'emplois aux nouvelles générations !Les politiques qui auront la lucidité de prendre les mesures nécessaires pour rompre la spirale du chômage en mobilisant les investisseurs privés répondront aux aspirations de nos concitoyens qui veulent, avant tout, des emplois et de la prospérité. Nos nouveaux dirigeants, en changeant rapidement la donne, pourraient enfin gagner la confiance du pays qui fait défaut aux décideurs politiques depuis trente ans.
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